Un thriller comme on en fait plein mais néanmoins efficace et prenant.

De prime abord on a peur. En effet, « Conspiracy » coche toutes les cases du film sans âme retrouvé dans les fonds de tiroir et sorti sans grande conviction par son distributeur dans une période de disette cinématographique. Il mêle synopsis banal entre tous, affiche digne d’un mauvais direct to video, réalisateur qui s’apparente à un tâcheron en général à la tête de produits de commande impersonnels et un casting peu avenant compilant des seconds rôles de luxe venus cachetonner. Seule lueur d’espoir : Noomi Rapace qui, en dépit qu’elle sorte de plusieurs échecs commerciaux, laisse espérer autre chose que le navet annoncé. Au final on a tort. Pas que le long-métrage soit inoubliable et génial, loin s’en faut, mais il se révèle être un parfait divertissement du samedi soir correctement exécuté et plutôt efficace dans les grandes lignes en plus d’être terriblement d’actualité.

Si la réalisation de Michael Apted est purement illustrative et fonctionnelle, le récit est mené tambour battant et sans aucun temps mort durant une heure et demie. On a affaire à un thriller se parant d’action et d’espionnage, nébuleux juste comme il faut sans qu’on ait à se creuser trop les méninges. Noomi Rapace ne déçoit pas, elle est parfaitement crédible en femme d’action dépassée par les événements et qui va tenter de s’extraire des rouages d’un complot où les différents protagonistes ne sont pas toujours ce qu’ils semblent être. A ce titre et à ce petit jeu, si certaines trahisons et autres retournements de situation sont prévisibles, d’autres sont plus surprenants et donc jouissifs.

Le fait de mettre à pied d’égalité rôles féminins et masculins est appréciable tout comme le fait que tout reste crédible dans l’avancement de l’intrigue comme dans l’action, à quelques détails près. Combats et fusillades sont mis en boite sèchement et habilement tout en ne donnant pas mal au crâne. Cependant, ne nous leurrons pas, « Conspiracy » sera aussi vite oublié qu’il a été consommé, car il s’agit bien là d’un pur produit de série et de consommation. Mais c’est le genre de plaisir simple et opérant qu’il est rare de trouver sur nos écrans, noyés dans les blockbusters sans âme ou les remakes à la chaîne. En somme, si le film est loin d’être magistral et mémorable, il nous fait passer un bon moment. Parfois, le cinéma c’est aussi ça, et comme « Conspiracy » ne se réclame pas d’être autre chose, on adhère.