Contagion est un film empêtré dans les clichés : le foyer du virus se situe forcément en Asie, en Chine plus précisément ; et ceux qui tentent de l'éradiquer sont, bien sûr, américains. Cette entrée en matière tout empreinte de manichéisme, opposant d'emblée Occident et Orient, préfigure la suite du film. Le gouvernement américain s'acharnera à chercher la source exacte du mal en Asie.
A cela s'ajoutent le jeu (volontairement) froid des acteurs et le regard (trop) distancié de la caméra qui empêchent le spectateur "d'être contaminé" par le film. Seule la présence de Matt Damon sauve de peu le registre des émotions, sinon complètement évacué par Soderbergh. On aurait aimé que le cinéaste insiste davantage sur les réactions des populations face au virus, sur le désordre qui en découle, plutôt que de se cantonner à des listes de chiffres et de statistiques d'Etat.