Soderbergh ne nous a pas habitué à un style particulier. Véritable touche à tout, il s'essaye avec Contagion au film catastrophe.
La belle palette d'acteurs va se retrouver aux prises d'une crise sanitaire mondiale. Rien de bien transcendant dans le scénario, si ce n'est la tenue à un réalisme certain. Commençons donc par ce point: la façon de traiter le sujet. Sans entrer dans le spectaculaire, Soderbergh joue avec nos peurs les plus profondes et invisibles, en distillant autour de nos anti-héros (des gens qui exercent leur métier, de simple employé au directeur du CDC) une menace minuscule. Le réalisateur a donc pris partie pour un réalisme poussé, mais fait rapidement plonger son monde dans le chaos, conséquence logique d'une telle crise. Je reprocherai juste une certaine incohérence: en poussant le réalisme, Soderbergh fait monter la tension et dévoile les bases d'un monde dévasté, mais s'arrête là. Sans vouloir déflorer le film, sachez cependant qu'on ne comprend pas très bien si ce virus équivaut à la fin de l'humanité ou à une simple grippe H1N1 qui nous a tant terrorisée.
Sans être excellent, le jeu des acteurs est correct (dites moi que je ne suis pas le seul à trouver Cotillard toujours amorphe et apathique). Mais ce qui mérite le coup d'oeil, c'est le coup de caméra du réalisateur. On sent qu'il film la contagion, l'expansion du virus et non les histoires parallèles de nos protagonistes (qui n'hésitera pas à sacrifier pour faire monter la tension). Chaque contact est mis en avant, échange de miasmes contribuant à propager cette insidieuse maladie.
Vous l'aurez compris, contrairement à beaucoup, j'ai globalement apprécier ce film. On traite d'une crise sanitaire mondiale, telle qu'elle aurait pu dégénérer dans le cas du SRAS ou du H1N1, montrant les difficultés des autorités à gérer ce genre de crise, les assoiffés de reconnaissance manipulant les esprits faibles, et bien d'autres. Je regrette juste de m'être un peu trop projeter et de ne pas partager l'optimisme (si,si, il y en a) du film.
Un film à voir, ne serait-ce que pour se dire qu'on est bien peu de chose face à une menace fantôme.
Toilez-vous bien!
PastequeMan