Cop
6.2
Cop

Film de James B. Harris (1988)

Cop est un de ces petit polar des 80’s qui ont l’air de former un sous-genre bien à eux, avec les qualités et les défauts inhérents à cet ensemble.

Il s’agit d’une enquête nerveuse, avec un flic tenace, gueulard et queutard à qui James Woods offre son physique de héros de série B tout en se donnant le beau rôle grâce à son statut de co-producteur. Le jeune loup trouve dans le toujours formidable Charles Durning un soutien de poids et il se balade à la poursuite d’un serial killer sorti tout droit de son intuition, entre sa famille à gâcher et quelques poules à culbuter, dont la visiblement très végétarienne Leslzy Ann Warren qui débarque de nulle part pour lui donner la solution.

L’ensemble est bien glauque, l’ambiance est à un Los Angeles tout pourri, qui se veut probablement réaliste…On essaie de faire pro en surveillant attentivement ses propres empreintes lorsqu’on arrive sur les lieux du crime, mais par contre, quand on fouille l’a maison d’un suspect, on se gêne pas pour faire une pause clope au milieu du salon…

Après s’être fait un nom en produisant Kubrick, James B. Harris s’intéresse ici une première fois à l’œuvre de James Ellroy en adaptant lui-même le premier tome de la trilogie Lloyd Hopkins, Lune sanglante. Malheureusement, très vite, il faut oublier tout ce qui faisait l’originalité du bouquin, et le découpage suivant à la fois le serial killer et le flic pour revenir à une enquête plus classique mais menée absolument n’importe comment.

En effet, le viol fondateur qui justifie tous ces massacres change ici de victime et avec lui le sens même du film. Déjà que c’était un peu cornichon de massacrer des jeunes femmes pour se venger d’un viol commis par des hommes, ici, le raccourci devient proprement surréaliste, et l’histoire n’essaie même pas de donner la moindre justification, probablement parce que c’est impossible. En plus, comme en même temps le récit essaie de revenir au bouquin sur la fin, ça donne quelque chose de complètement absurde et d’affreusement bancal qui vous laissera pantois.

Mais sinon, ça se regarde, James Woods fait le job, ça ne ressort pas particulièrement dans la masse des œuvres sur le même schéma et j’avoue avoir espéré quelque chose de bien plus réussi, mais les amateurs du genre pourront encore y trouver leur compte.
Torpenn
5
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le 24 sept. 2012

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