Quand on va à la mer, on nage. Au début, on est préparé, on respire profondément, on s'éclabousse un brin pour éviter une hypothermie et puis on plonge ! Eh bien, Cosmopolis, c'est pareil, excepté qu'on boit rapidement la tasse après avoir plongé dans le film !
Dans l'absolu, on se perd à vouloir tenter d'appréhender les miettes de concepts égrainées par le récit tout au long du film. Pendant les 3/4 du temps, ça fonctionne plus ou moins dans la mesure où il y a des "pauses" entre les scènes, les sujets des conversations changent et permet donc de maintenir l'attention du spectateur.
Or, le final (moment le plus important) est tout autre ! On a tellement mobilisé nos capacités cognitives qu'on pige juste plus rien ! Car, évidemment, les dialogues deviennent encore plus soutenues et verbeux. C'est carrément une séance de psychanalyse de plus de 20 minutes qu'il faut subir pour, en plus, juste comprendre que le personnage principale à été incapable de maîtriser la situation à travers une allégorie assez étrange (je simplifie un brin).
Paradoxalement, l'imperméabilité des dialogues en devient tout simplement "comique", drôle. Je me suis surpris plusieurs fois à rire nerveusement à cause de l'absurdité de la situation. Pour ma part, ce n'est pas un problème en soi. Au contraire, le propos du film est bel et bien de dénoncer les excès de l'univers des finances et l'illusion amenée par une narration absurde et un jeu d'acteur théâtral renforce cette impression. Faut-il comprendre les dialogues (qui sont ridicules finalement) pour appréhender l'essence même de la réflexion postulé par le récit ? Why not ? Mais bon, c'est quand même un peu WTF par moment...