Trop verbeux, trop emphatique, trop empâté ; trop précieux et trop prétentieux, Cosmopolis s'enlise dans un discours refermé sur lui-même, pensé pour son temps, creusé dans les entrailles de la bourse, de la finance, des calculettes et des cravates. A l'autre bout, le spectateur, muré dans son incompréhension, face à une sale vitre teintée de limousine paradoxalement blanche, qui renferme les secrets d'un homme prolixe et averti, déblatérant sans discontinuer de l'opaque ou de l'incohérent proche de la vacuité.
En résumé, pendant tout le film on attend qu'il aille chez son putain de coiffeur, mais non, il est bien trop occupé à raconter des sornettes et balivernes à sa copine qu'il veut sauter, et épouser, entre autres. "Buy, sell ; buy, sell", en boucle, un bol de cacahuètes dans la main gauche, sa b*... Oh pardon, son pad d'actions dans la main droite. Môssieur voit des gens dans son carrosse, en sort quand il y est contraint et finit par prendre des risques, pour se désagréger progressivement comme un feu de paille.
Mais ça irait si la langue bien pendue de Pattinson n'était pas aussi vive. On croirait assister à un long-metrage de Bref où un maximum de choses absurdes et n'ayant aucun rapport entre elles sont dites en un minimum de temps de conversation. Désolé, j'ai un forfait limité ! Alors forcément, l'effet est beau, mais le sentiment est toujours le même : comment ne pas se sentir lésé en ayant l'impression de se faire pigeonner par des dialogues qui parlent fort mais ne portent pas ?
Alors j'ai décroché, et je n'ai pas été le seul ; j'ai laissé tomber devant la démonstration pseudo-intellectuelle et sensiblement artistique. C'est alors que je me suis fait chier, en attendant une fin que de toute manière je n'ai pas retenu. En lisant d'autres bouts de critiques j'ai appris qu'elle était ouverte... Peut-être... Je n'ai strictement aucun souvenir après avoir appris qu'il avait opéré de mauvais choix financiers (SPOIL SPOIL SPOIL !!!).