Pas facile d’en parler. Pour la simple et bonne raison que je ne pense pas avoir compris tout le film.
Le plus bizarre c’est que j’ai aimé Cosmopolis.
Un type, génie multi-milliardaire de la finance, sillonne la ville en limousine, à travers émeute, problèmes de circulation divers et ses rencontres, dans et hors de la voiture, avec toutes sortes de personnages, et comme but : aller chez le coiffeur. Avec ça, on ne touche qu’à l’aspect le plus terre-à-terre du film.
J’aimerais dire que l’essentiel est ailleurs, dans les dialogues, les idées, les réflexions. Bon, je le dis. Mais sans vraiment pouvoir l’argumenter. Le site Excessif critique beaucoup mieux que moi cet aspect.
Le film a "quelque chose" pourtant. Un petit truc qui, pour ma part, l’a rendu quasi hypnotisant. Par l’attitude de ses personnages décalés, à l’air souvent complètement stone et détaché du monde, qui parlent de choses qui doivent sans doute parler à eux seuls. La photographie aussi, a été une part de l’ambiance étrange de Cosmopolis. Et ces rappels à la réalité, entre deux dialogues interminables (ce qui n’est pas forcément péjoratif hein !).
Indéniablement, il y a une "patte" (après, je suis loin de connaître assez David Cronenberg pour dire que je reconnais la sienne), plus que pour A Dangerous Method.
Niveau acteur, je ne parlerai que de Robert Pattinson, très crédible dans son rôle. Le seul problème du film pour les acteurs c’est qu’il ne laisse pas vraiment libre cours à leur créativité. La palette d’expressions est assez étroite. Conséquence de ce détachement général. D’autant que les rôles se succèdent assez vite durant les 1h48 que dure le film. Du coup seul le bon Robert parvient à s’exprimer (Ah si Mathieu Amalric apporte une belle touche de folie). C’est un peu le souci du film d’ailleurs (toujours pour moi hein ! La personne qui a quitté la salle assez rapidement n’a semble-t-il pas le même avis bizarrement). Pourtant, la priorité n’est pas donné qu’aux dialogues, la réalisation, les décors et les costumes, tout semble très soigné.
Bref, pour une raison que j’ignore, j’ai aimé Cosmopolis mais David Cronenberg tire tout de même un peu trop sur la corde. Un bon quart d’heure de moins n’aurait pas été un mal. Dommage d’ailleurs puisque la dernière scène et la confrontation avec Paul Giammati est assez excellente.
Le film tout entier est plein de surréalisme, de décalage, amplifié par cette limousine où se déroule une bonne partie du film et qui ne laisse passer aucun bruit venant de l’extérieur. Une sorte de bulle protectrice.
La critique est faite à chaud, cette fois, mais Cosmopolis mérite sans doute un deuxième visionnage (pas au cinéma, faut quand même pas pousser, d’autant que Spiderman et La part des anges font la queue), de s’y attarder un peu,d’en lire des analyses… Content de l’avoir vu en tout cas. Ca permet aussi de mieux apprécier l’extrême diversité d’opinion des critiques. Apparemment, Cosmopolis, on aime ou on déteste.