Si le nom du réalisateur Anthony Mann vous parle, il y a beaucoup de chances que ça soit pour deux raisons :



  • Ses westerns, et principalement son cycle de cinq westerns au côté du grand James Stewart, que je conseille fortement, particulièrement le premier, Winchester 73, qui fait parti de mes westerns favoris.

  • Vous avez vu ou connaissez deux de ses films les plus connus, étant La chute de l’Empire Romain et Le Cid.


Anthony Mann avait déjà réalisé pas mal de films jusqu’à là et avait déjà prouvé ses talents de cinéaste. Mais c’est en 1957 qu’il décide de s’attaquer à un nouveau genre qu’est la guerre, et cela, pour la première fois.


Il nous plonge dès le début en pleine Guerre de Corée en territoire ennemi. Un groupe d’hommes, mené par le Lieutenant Benson, tente de rejoindre la côte 465, où sont sensés se trouver d’autres forces américaines. Ils sont vite rejoints par le Sergent Montana, issu d’une autre compagnie et au caractère fort différent. La confrontation des deux hommes est totalement réussie et va perdurer durant tout le long du film. Les deux hommes sont d’ailleurs interprétés avec brio, et c’est ce qui fait d’ailleurs la force du film. D’un côté, nous avons une tête qui n’est pas inconnue, Robert Ryan, jouant le rôle du lieutenant. Et de l’autre côté, pour jouer le sergent, nous avons Aldo Ray, qui est inconnu du grand public mais à qui je donne une mention spéciale car il boufferait presque la place à l’acteur vedette de par son charisme.


Pour son premier film de guerre, Anthony Mann n’use pas de la recette classique où tout explose à tout va. Nous n’avons pas de scènes de bataille spectaculaire. Nous n’avons pas de (super) héros. Mann rend plutôt son film plus intimiste et humaniste et donne la priorité de son œuvre à l’homme. Évidemment à l’écran, ça se traduit par des gros plans où les hommes ont une place importante. Il y a peu de plan large nous montrant le front. Le plus important, c’est les relations humaines et leurs échanges, ici d’un groupe de soldats en pleine bataille durant une autre guerre interminable.


Bien que la réalisation soit bien soignée et que nous ayons le droit à des plans plutôt bien foutus dans l’ensemble, le récit traine parfois trop en longueur. C’est assez inégal. On peut passer d'une scène forte à une scène sans utilité. Certaines scènes auraient très bien pu être raccourcies, voire même supprimées. Il faut savoir aussi que cette même année, deux grands films de guerre sont sortis : à savoir Les sentiers de la gloire de Kubrick et Le pont de la rivière Kwai de David Lean. Les budgets n’étaient sans doute pas les mêmes, mais bon ce n’est pas une raison pour égarer son spectateur, pas vrai ?


Avec Men in War, Anthony Mann nous fait donc part ici d’un film de guerre que l’on qualifiera de correct mais qui, malheureusement, ne marquera pas les esprits. Un film à ne pas laisser passer néanmoins, ne serait-ce que pour son traitement.

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le 30 sept. 2016

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