Satire sociale et ballon rond

Après avoir taclé un peu sèchement Berthier, la star de l'équipe de football locale à l’entraînement, François Perrin se fait renvoyer non seulement de l'équipe mais aussi de son travail et quasiment de la ville. Quand Berthier viole une femme un soir, Perrin devient le coupable idéal. Après un accident de car juste avant un match important, le club le fait sortir de prison et il devient la star de l'équipe en donnant la victoire au club. Il peut alors penser à réparer les tords qu'on lui à causés.

D'apparence banale, ce petit film pourrait presque être qualifié d'avant garde, tant il met en avant des idées qui seront de plus en plus défendues à l'avenir. Il évoquera ainsi le droit des victimes de se tromper, le fait de ne pas devoir leur reprocher, l'hypocrisie du monde des affaires, les relations parfois gênantes entre le sport et le décisionnel, ou encore le fait de ne pas se complaire dans la vengeance personnelle.
Si le film est parfois maladroit dans son message et dans sa manière de l'amener, il reste clairement en avance sur son temps et amène le spectateur à réfléchir et à se remettre en question.

Rien d'exceptionnel au niveau technique malgré la présence de Pierre Bachelet à la musique et de Jean-Jacques Annaud à la réalisation ; le film n'arrive pas à se démarquer à ce niveau là, mais reste convenable. Le film est porté par Patrick Dewaere, au top de sa courte carrière, et bien soutenu par le reste d'un casting 5 étoiles.

En bref, bien foutu, acerbe, froid mais réaliste, ce film est une sacrée réussite.