Crawl
5.7
Crawl

Film de Alexandre Aja (2019)

Alexandre Aja de retour avec une excellente série B, 8 clos-codile ayant pour fond une maison familiale en Floride, pendant un ouragan de classe 5.


Crawl de part son traitement, devient l'anti Piranha 3D.
Le soleil laisse place à un clair obscur.le grand large laisse place à un sous bassement précaire (crawl).


La maison devient tant de raisons d'évoquer les fêlures du passé, qui sont autant de silences et de regrets qu'ils poussent un père à frôler l'inconscience tant il aimerait retrouver l'innocence de ses bonheurs perdus. Et une fille à retrouver son père.


L'avancement implacable de la tempête couplée aux alligators survoltés sera autant de rappels à la réalité à chacune des pièces où ils se verront acculés.


Le monstre sous le lit,dans le grenier, le placard, le sous sol est ici l'alligator, puissante et implacable incursion du réel dans une scène irréelle (l’inondation,les constructions humaines détruites, le chaos ambiant), devenant le temps d'une terrible journée, le croquemitaine.


Tapis dans l'ombre, à la surface de l'eau (certains plans larges très courts le montre à l’affût au point que si l'on n'observe pas attentivement, on ne le remarque même pas à l'image!), prêt à surgir; il est ici magnifié par des mouvements réalistes (tout en CG) et ses proportions ne frôlent pas le grotesque.
Une réelle volonté de garder le réel au cœur de tout ça et proposer un frisson de tous les instants.


Le traitement du son joue une très grande part sur la réussite du film. Les os craquent,les sons gutturaux des alligators font frissonner, les bruits étouffés sous l'eau inquiètent, les bourrasques de vent et la pluie battante ne laissent aucun répit, la nature fracassant un mur rappelle à l’ordre...de quoi sursauter et se tenir accroché à son fauteuil! Beaucoup de films du genre négligent trop souvent cet aspect et le spectateur reste... et bien spectateur de l'histoire.L'immersion est ici une franche réussite.


Le film manque pourtant de peu à devenir un grand film de genre.
Autant tout ce qui concerne les attaques de crocodiles est saisissant de réalisme


Mention Spéciale pour la scène ou un alligator arrive à emporter Halley sous l'eau et tente de la noyer en tournant sur lui même!


Autant le fait


qu'Haley et son père arrivent à survivre à autant d'attaques fait quelque peu bondir. Bien qu’apparemment un alligator ne mord pas forcément pour tuer mais plus pour blesser et ramener sa victime dans l'eau; ce qui pourrait laisser présager qu' au cours du film ils ne soient pas mordus avec la même intensité due à une volonté visant à blesser dans un premier temps plus qu'à ne tuer d'un seul coup.


fasse un peu tiquer là où


aucun des figurants n'aura cette chance, même lorsqu'ils arrivent à se libérer de l'emprise d'un alligator, ils se font rattraper pour finir en croque monsieur.


et bien tout ça ne permettra pas de bouder son plaisir devant un film efficace dans sa mise en scène, très bien rythmé, sans trop de fioritures, tenant tambour battant son récit, ayant fait le bon choix de rester sous la barre des 1h30 pour se concentrer sur le principal : l'action et la tension.


Un film d'été sans prise de tête, idéal pour se rafraîchir les idées, à déguster autour d'un paquet de bonbons crocodiles! CROC!


See you later, Alligator ♫

Vilou
7
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le 27 juil. 2019

Critique lue 234 fois

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Vilou

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