Avec ce deuxième épisode, la série "Creed" démontre toujours autant une incapacité de se démarquer de la série "Rocky". Je me demande même si elle pourrait survivre sans la présence et l'héritage de Sylvester Stallone, et honnêtement j'en doute fort.
Ceci-dit, j'ai beaucoup apprécié ce deuxième épisode, encore plus que le premier. Le personnage d'Adonis prend de l'ampleur et de la personnalité sur ces propres termes, se détachant de la présence de Rocky, et montre de la vulnérabilité et du courage au-delà de la colère et de la peur. Tessa Thompson vient toujours autant éclairer l'écran, et Stallone prend du recul pour laisser de la place à son poulain mais reste une présence rassurante et touchante en arrière-plan, notamment dans le souvenir et les regrets qu'il garde au fond de lui.
La vraie star du film cependant, c'est bien le duo père et fils Drago. Là où le géant russe n'était qu'une montagne gigantesque à abattre et mettre en avant les valeurs américaines dans "Rocky IV", Ivan prend ici beaucoup plus d'ampleur et d'humanité, que ce soit dans ses rapports avec son passé, son ex-femme mais surtout son fils, dont il se sert comme vecteur pour réparer les failles de son honneur et le sortir de la déchéance. Pourtant, au fur et à mesure qu'on les côtoie, on sent un lien père et fils bien plus profond et sincère, même émouvant sur la fin. Le film frappe là où on ne l'attend pas, en utilisant la nostalgie de la plus belle des manières, en la faisant grandir et en la remettant au goût du jour et de l'époque, sans filtre rose vers le passé. Le parallèle avec Creed et Rocky est évident, mais surtout pertinent et relativement subtil, parce que la mise en scène conserve de la sobriété dans ses moments d'émotions.
"Creed II" parvient à nous surprendre là où on ne l'attendait pas, et vient mettre un terme de façon émouvante à une rivalité remontant aux années 80s. Les scènes de combats sont toujours aussi propres et bien filmées et si le déroulement reste sans surprises, le film met d'une fort belle manière son héritage en avant, jouant de l'émotion et de la nostalgie tout en vivant dans le présent et en regardant vers l'avenir.