Les spin-off sont à la mode et bien souvent, ils ne sont pas à la hauteur et ne servent qu’à capitaliser sur la sympathie et le succès des films originaux tout en tentant de combler le vide créatif abyssal des scénaristes…
Dans le genre très prisé et souvent raté, Creed avait été une très bonne surprise. Il n’est donc vraiment pas surprenant de voir débarquer sa suite... Le pari n’est pas si simple et prend des allures suicidaires en faisant revenir Drago. PAF, nous voilà revenu au divertissement typique des années 80 : USA V.S. Russie, le bien contre le mal, les couleurs chaudes et la vie de consommation face à la grisaille des travailleurs Soviétiques qui gagnent durement quelques roubles. La caricature a finalement très peu évoluée depuis la guerre froide !
Alors ce nouveau Creed est-il percutant comme un K.O. ou simplement un poids lourd façon repas de Noël indigeste ?
D’emblée, le film est moins surprenant que le premier opus, tout va assez vite, tout semble facile et sans beaucoup de panache, même si l’ensemble reste agréable.
Vient la première surprise (pour les fans de la saga) : revoir le bon vieux Drago (Dolph Lundgren) que l’on avait adoré détester à l’époque et que l’on prendrait volontiers en pitié s’il ne traitait pas son fils de cette façon. Et quel fils ! Viktor est une montagne de muscle, véritable boxeur incarné par le très impressionnant Florian Munteanu qui aurait pu figurer au casting de Game Of Thrones !
Autre petit bonus, revoir furtivement Brigitte Nielsen qui a quitté Drago après sa défaite contre Rocky pour vivre avec un Oligarque. Si sa prestation laisse sans voix, c’est bien parce qu’elle ne dit absolument rien !!!
Trop simpliste et manichéen, le film fait la part belle aux motivations familiales avec l’envie d’en remontrer à sa mère d’un côté et l’envie de venger son père de l’autre. Au milieu se situe Rocky Balboa qui aimerait renouer avec son fils…
Les seules subtilités viennent des handicaps. Qu’ils soient émotionnels, ou bien liés à la surdité, ou encore et surtout sur les mauvaises raisons qui nous poussent à agir. Bref, rien de bien nouveau sous le soleil du nouveau Mexique.
Malgré quelques longueurs et un scénario à l’égal d’un gant de boxe : cousu de fil blanc ; la sauce fini par prendre de nouveau.
Une fois la bonne motivation retrouvée, une fois la raison d’être et de combattre en tête, les dernières scènes sur le ring sont une explosion tant attendue et sont filmées très efficacement avec des ralentis bien sentis sur des coups biens sonnés !
Et que dire lorsque l’on entend les fameuses notes du thème principal (livrées avec trop de parcimonie) : à l’égal du thème de Star Wars, on vibre comme si l’on écoutait un hymne national avant une rencontre sportive de grande envergure !
En boxe, il faut savoir trouver la motivation, s’entrainer sans faillir, pousser ses limites, aller plus loin que ses handicaps mais aussi savoir jeter l’éponge au bon moment.
Une leçon qui, malheureusement, risque peu de s’appliquer aux spin-off.
Ne boudez pas pour autant votre plaisir, d’autant plus qu’il semblerait que ça soit la dernière apparition de Sylvester Stallone dans la saga. Si tel est le cas, son humilité (à l’écran) et sa voix si particulière vont bien nous manquer.