Rocky est un cas unique dans l'histoire du sport et du cinéma !
C'est le seul personnage sportif fictif qui soit aussi emblématique , si ce n'est plus, que les 3 plus grandes stars de l'histoire de son sport.
La saga Rocky , commencée en 1976, revient une nouvelle fois sur les écrans 43 ans après avec ce Creed 2 , qui est au final son 8 ème opus .
Si Balboa ne boxe plus du tout depuis 2 films, et qu'il est entraîneur, cela ne change pas grand chose, puisque les films de la saga sont désormais des exercices de style plus qu'éprouvés.
Un film de Rocky est toujours une rédemption, une invitation à aller au delà de ses limites, à défendre ou à retrouver des valeurs humaines enfouies.
Un film de Rocky, c'est souvent une défaite , une reprise en main , une séquence d'entrainement et un combat final homérique , puisqu'on ne triche pas sur un ring de boxe ...
Ce Creed 2 est donc bâti sur ce sempiternel schéma et bénéficie d'une accroche particulièrement attractive et savoureuse pour les amateurs de la saga , puisqu' Ivan Drago, le colosse Russe que Rocky a du affronter en 1985 , à Moscou en pleine guerre froide, pour venger son ami Appollo Creed, mort sur le ring sous les coups de boutoirs de ce géant , est de retour !
Ivan Drago est désormais l’entraîneur de son fils Viktor , un bestiau assez impressionnant , qui va défier le poulain de Rocky, Adonis Creed qui n'est autre que le fils d'Appollo Creed .
Ce pitch avait donc mis en émoi les fans , et spécialement ceux,dont je fais parti, qui vers 12 /13 ans avaient vibré sur les exploits de Rocky au pays des soviet, dans ce RocKy 4 qui a probablement été le film de propagande de l’Amérique triomphante "reaganienne" le plus important de l'histoire .
C'est dans une salle clairsemée , uniquement composé d'un public masculin oscillant entre 40 et 55 ans, dans laquelle j'avais pris place avec une nostalgie coupable.
Bien sur , il s'agissait d'une séance en VF !!!!
Voir un Rocky en VF est obligatoire afin de bénéficier de la voix d'Alain Dorval (pour l’anecdote, le père d'Aurore bergé de la République en marche ),qui double Stallone depuis toujours, et sans qui le fameux cri de détresse historique de la saga Rocky: "Adriaaaaannnn !!!" ne serait jamais devenu aussi culte auprès du public Français !!
Bref j'étais chaud comme un ado en pleine montée d’hormones et de testostérone .
J'ai malheureusement été vite ramené à la réalité car ce Creed 2 est un gros nanard, produit dans le but de faire une fois de plus les poches des ados des années 80...
C'est un cahier des charge globalement respecté mais au delà du service minimum , malgré le retour d'Ivan Drago, que nous offre ce 8eme épisode.
Stallone , refait de partout, et désormais plus proche de Fantomas que d'un être humain, cabotine sans conviction son rôle iconique de boxeur cabossé au cœur tendre.
Dolph Lungren justifie son cachet à grand renfort de grimaces menaçantes.
Pour le reste, le film est un vol en pilotage automatique pour lequel on ne s’enthousiasme jamais et qui finit par devenir bien long.
La madeleine de Proust qu'on était venu chercher est bien rassie !
Il n'y a rien d'épique dans ce combat de trop, dont même la traditionnelle scène d'entrainement n'arrive même pas à retenir un bâillement mêlé d'un soupir ;;;
Il faut dire qu'il manque un élément fondateur du mythe Rocky dans ce film :
LA MUSIQUE !!!!!
Qu'est ce qui a pris à la production et au réalisateur de ce film de ne pas inclure les musiques légendaires et historiques de Bill Conti "gonna fly now" , "redemption" et "Going the distance" ?
Elles auraient donné un semblant de souffle à ce film qui n'est rythmé que par une bande originale truffée d'un RNB de seconde zone bien mollasson , là ou la musique de Survivor faisaient monter tout le monde sur le ring avec "the eye of the tiger" et "in the burning heart"!!!
Bref c'est à un bien triste naufrage et au combat de trop que nous avons assisté avec ce Creed 2, dont on espère qu'il n'aura pas de séquelle, ou alors ce sera sans nous , à moins de rappeler Mister T ....