Ressortir de la salle en sueur, en larmes et avec la banane, j'en demande pas tant d'une bonne séance. Faut dire qu'après Rocky Balboa en 2006 où l'étalon italien nous livrait un dernier baroud d'honneur héroïque j'imaginais mal la saga perdurer ou se réinventer.
et pourtant...
Creed fut une excellente surprise. Le combat d'une vie qui reprenait un schéma scénaristique basique propre aux 80's mais ô combien efficace et jouissif et ce nouveau opus ne déroge pas non plus à la règle pour mon plus grand bonheur :
situation de départ tendue ou désespérée / entrainement pour se préparer à cette confrontation/ échec face à la confrontation/ descente aux enfers, recherche d'aide et remise en question/ entrainement héroïque/ combat héroïque.
Face à ce schéma universel propre aux grands récits antiques et surtout à l'applicabilité que chacun peut y trouver face à sa propre vie, Creed est un spectacle des plus réjouissants.
Et en parlant d'antique, le tout baigne dans une bande son à tomber par terre alliant musique et chants classiques avec hip-hop/ rap et soul où le thème d'Adonis revient à des moments clefs pour venir sublimer l'émotion, d'abord de manière subtile jusqu'à atteindre des sommets olympiens.
Et au tournant de l'affrontement final un vieux thème tombe comme un éclair sur le ring, finissant d'achever le vieux fan que je suis en jouant sur la corde nostalgique.
Comme dans toute la saga, la boxe n'est presque qu'un prétexte à filmer le combat d'une vie ou tout le moins à venir sublimer des thématiques universelles et ce nouveau Creed aborde d'autres sentiers mais le fait toujours aussi bien en creusant la psychologie et le combat intérieur de son héros : l'ego de l'homme qui va le faire chuter, le tout conditionner par un héritage patriarcal qu'il n'a pas complètement réussit à gérer.
D'autres scènes comme la naissance du premier enfant m'a tiré des larmes et dernier point, l'adversaire digne d'un colosse mythologique, bénéficie lui aussi d'un vrai traitement de faveur qui derrière des apparences de brute épaisse ou de simple obstacle sur le parcours du héros en devient touchant et à le droit aussi à son moment d’héroïsme sur le final. Merde s’émouvoir pour le "méchant" n'est pas banal !
Cette fois-ci il semblerait que Stallone ait définitivement passer le flambeau de son récit mythique à une nouvelle génération.
Autant d'éléments qui me redonne espoir dans le bon cinéma populaire hollywoodien où l'héritage des 80's perdure.