Comme Indiana Jones ou Star Wars, Rocky fait partie de ces vieilles franchises bien implantées dans le paysage cinématographique que l’on suit depuis notre enfance, surtout si l’on est né dans les années 70. Alors forcément, quand retentit le fameux thème de Bill Conti dans le dernier tiers du film, ce sont les frisions qui vous parcourent l’échine durant quelques secondes, vous rappelant le jour où vous avez vu votre premier Rocky chez un copain, sur une VHS de location.


La séquence nostalgie terminée retour au film avec un Rocky Balboa qui a bien vieilli et qui ne monte plus sur le ring. Il ne fréquente même plus les salles de boxe et tient toujours son petit restaurant dans un quartier populaire de Philadelphie. Mais quand se pointe Adonis Johnson, le fils du célèbre Apollo Creed pour lui demander d’être son entraineur, Rocky hésite avant d'accepter d’aider ce jeune boxeur chaud bouillant désireux d'affronter le lourd poids de son héritage.
Rocky Balboa, le précédent opus, sorti en 2007, était déjà une bonne surprise, un épisode dans lequel on découvrait un Rocky vieillissant et dépressif qui tentait un dernier baroud d’honneur. Désormais délesté de son statut de "bête de foire", le personnage incarné par Stallone (qui se bonifie au fil des années), n’a jamais été aussi touchant que dans cette relation quasi filiale avec la progéniture de son ancien adversaire. Il faut dire que les deux acteurs sont très bons, chacun à leur manière, dans une forme de respect mutuel qui transpire à chaque plan, avec d’un côté, la sagesse, la modestie, la mélancolie incarnée par Balboa, et de l’autre, la jeunesse, la fougue, l’impatience, l’envie de tout bouffer incarnée par le bouillonnant Adonis Johnson.
Si ce genre d’opposition est un classique au cinéma, ici elle fonctionne à merveille avec une ascension vers la gloire qui se fait, non sans heurt, pour le jeune Creed. La tendresse, la violence, la douceur, la tragédie l’amour s'entremêlent assez subtilement durant plus de deux heures sans que l’on sente la moindre pointe d’ennui ni de mièvrerie.
Côté mise en scène, rien de bien extraordinaire. Malgré tout, le cahier des charges est bien rempli avec les traditionnelles scènes dont bien évidemment le combat final filmé remarquablement avec notamment un plan séquence très intense.
On quitte la salle ému par ce film qui nous montre un Stallone plus touchant que jamais du haut de ses 69 ans, encore impeccable dans ce rôle du vieux boxeur affaibli, rongé par les douleurs du passé et qui voit dans le projet du jeune Creed l’occasion de s’offrir un dernier combat… Toujours et encore. A retrouver sur Hop Blog

BenoitRichard
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le 7 févr. 2016

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Ben Ric

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