Pendant presque 2 heures, on retrouve avec complicité le monde, l'univers et les personnages de ce bon vieux Ozu. Alors, comme les héros de ses films qui se croisent dans les bars, on retrouve des visages familiers qui nous racontent toujours la même histoire. Mais c'est ça qui est très bien, on se sent bien.
Mais le film ne dure pas 2 heures, il reste 20 minutes et ses minutes sont assez atypique du réalisateur (même Setsuko Hara peu est loin de la générosité de ses autres films) pour livrer une conclusion d'une Cruauté insoutenable (y compris dans le musique outrageusement joyeuse) et mélodramatique basé sur l'incompréhension et les malentendus malheureux.
Personne ne saura finalement vraiment la vérité des sentiments qu'on éprouve pour eux et qui leur auraient permis d'être compris et donc aimé.
c'est dur, douloureux, les larmes sont terriblement amères et le retour à la vie, une fois les lumières allumées, insupportables.
Et pourtant, on reste chez Ozu, avec une pudeur, une sensibilité, des ellipses qui évitent toute facilité dramatique et narrative. On reste comme d'habitude ancré dans le quotidien des gens simples qui parlent de la vie des autres avec ce recul et ce détachement finalement terriblement juste et naturel.
Je me disais avant ce final, que j'avais devant moi, un Ozu mineur, la fin vient changer ce constat. Crepuscule a Tokyo est un immense Ozu.