Sorti en 1990, ce film s'intéresse de près à l'infidélité, et à travers deux histoires qui se déroulent en parallèle, il nous présente deux visions diamétralement opposées de la liaison extraconjugale. La première intrigue met en scène Martin Landau (La Mort aux Trousses, Mission Impossible), et elle traite des conséquences d'un adultère sur la vie d'un notable au-dessus de tout soupçon. Judah Rosenthal est en apparence un ophtalmologue à la vie bien rangée, mais depuis deux ans, il vit une passion amoureuse avec une hôtesse de l'air qui a tout sacrifié pour lui. Lassée de vivre dans la clandestinité, cette dernière devient de plus en plus hystérique et menace de tout révéler à sa femme. Pour sauver son mariage, Judah envisagera alors le pire, mais il sera tiraillé intérieurement par des notions morales héritées de son enfance... Après des débuts prometteurs, cette trame finit malheureusement par tourner en rond, et toute la partie consacrée à la religion est même plutôt casse-pieds.

L'intrigue avec Woody Allen est beaucoup plus réussie, et elle s'intéresse avec légèreté et tendresse aux amours naissantes d'un homme marié qui n'a pas touché sa femme "depuis l'anniversaire d'Adolf Hitler". Clifford est un éternel enfant qui se moque de l'argent et ne vit que pour sa passion du cinéma, et lorsqu'il rencontre Halley sur un plateau de tournage, il tombe sans le savoir sur son alter ego féminin. Comme à son habitude, le petit binoclard est cynique et moqueur en surface, mais au fin fond de lui-même, il croit à l'âme sœur et rêve tout simplement d'un mariage heureux.

Sans être un chef d'œuvre, ce long métrage vaut le coup pour deux scènes en particulier. Dans la première, Cliff apprend avec effroi des détails scabreux sur la vie intime de sa sœur. Sa réaction et la manière dont il relate les faits à sa femme sont à mourir de rire. Dans la seconde, il découvre avec une tristesse infinie que sa chance ne tournera jamais, et qu'il restera jusqu'à la fin de ses jours un loser vivant dans l'ombre de son abruti de beau-frère. Pauvre Woody.
chtimixeur
7
Écrit par

Créée

le 8 avr. 2012

Critique lue 983 fois

16 j'aime

5 commentaires

chtimixeur

Écrit par

Critique lue 983 fois

16
5

D'autres avis sur Crimes et Délits

Crimes et Délits
chtimixeur
7

A strange man defecated on my sister

Sorti en 1990, ce film s'intéresse de près à l'infidélité, et à travers deux histoires qui se déroulent en parallèle, il nous présente deux visions diamétralement opposées de la liaison...

le 8 avr. 2012

16 j'aime

5

Crimes et Délits
Roinron
8

Crime sans châtiment

Grand cru que ce Crimes et délits de 1989, où l’on sent fortement l’influence de Bergman. Woody Allen, en utilisant une structure narrative complexe, s’interroge sur le comportement le plus propice à...

le 18 mars 2017

14 j'aime

6

Crimes et Délits
remchaz
9

Comédie de mœur(tre)s

Deux types de spectateurs se dégagent souvent lorsqu'on interroge la première partie de l'œuvre de Woody Allen. D'un côté, le converti qui, s'installant confortablement dans son siège, frémira...

le 13 nov. 2021

6 j'aime

Du même critique

Twin Peaks
chtimixeur
5

Des hauts très hauts et des bas très bas

Diane, il est 18h49, et alors que je m'apprête à quitter définitivement le Grand Northern Hotel, je vais vous faire une confidence, et vous dire tout haut ce que beaucoup de sériephiles refusent...

le 4 mai 2012

201 j'aime

...Et pour quelques dollars de plus
chtimixeur
9

Le Manchot, le Colonel et l'Indien

Et pour quelques dollars de plus est l'un de mes films favoris, et probablement l'un des plus grands chefs d'œuvre du duo Leone/Morricone. Dès le départ l'ambiance est posée : Lee Van Cleef s'amuse...

le 27 déc. 2010

76 j'aime

20