C'est un Guillermo Del Toro qui me faisait sérieusement envie. Le côté Rebecca avec une jeune fille un brin naïve, mais possédant une force de caractère qui ne faudrait pas sous-estimer, qui se marie précipitamment à un homme qu'elle ne connaît pas très bien (voire pas du tout !) pour atterrir dans une résidence gothique à souhaits et au milieu de nulle part, franchement, je kiffe. J'adore ce type d'atmosphère. J'adore en fait les films de château ou, du moins, de propriété hanté(e). Shining de Kubrick, Les Innocents, c'est ma came. Visiblement, c'est celle aussi du réalisateur puisqu'il fait référence à tout cela.


On peut ajouter aussi d'autres trucs qui sont une came commune comme Les Enchaînés, Nosferatu. Ah oui, j'ai oublié Jane Eyre. Et Edgar Allan Poe. Tout pour me plaire. Et ça m'a bien plu. Je suis resté scotché du début jusqu'à la fin. Déjà, rien que pour savoir le fin mot de l'histoire.


Même si j'avais vu venir d'assez loin le coup de l'inceste entre frère et sœur. Après tout, comme écrit précédemment, j'ai eu la chance d'avoir visionné le magistral Les Innocents de l'excellent, peu prolifique et injustement méconnu Jack Clayton, que je vous recommande chaudement.


Bon, je me doutais aussi que le véritable danger venait des êtres bien vivants, que les créatures fantastiques ne servent pas le mal, que c'est plutôt l'inverse même, car on est chez del Toro et que c'est une des récurrences de son cinéma. Ce n'est pas du tout un reproche. Pour moi aussi, ce qui est vivant est beaucoup plus à craindre que ce qui est mort.


Ah oui, tant que je suis en spoiler, par pitié, héros et héroïnes des films futurs, quand vous vous défendez face à une personne dont l'intention visible est de vous faire passer de vie à trépas et que vous avez le dessus, achevez-la dès le début, au lieu de juste la blesser avant de prendre la fuite, lui laissant ainsi la possibilité de vous poursuivre encore plus énervée et déterminée.


Et aussi parce que le récit ménage bien ses effets, prend le soin d'en révéler suffisamment, mais pas trop, pas trop tôt.


Pour la mise en scène, le cinéaste s'en donne cœur joie avec les couleurs automnales bien faites pour créer un contraste singulier avec une présence surabondante du cramoisi. Il faut bien dire que le titre annonçait très franchement la couleur (OK, je sors !). Mais c'est le véritable travail d'un artiste qui sait ce que c'est que le contraste, qui sait ce que c'est le clair-obscur et qui sait s'en servir (cela paraît banal ce que j'écris, mais aujourd'hui, la plupart des films se fichent totalement de l'ombre, il faut que tout soit sur-éclairé, que tout soit laid en fait !).


Côté interprétation, Mia Wasikowska, qui se plaît beaucoup dans ce genre de films, Tom Hiddleston et Jessica Chastain forment un trio alchimique, d'une dynamique qui fonctionne et qui est pour beaucoup dans la réussite de l'ensemble. Mention spéciale pour Chastain, vraiment à l'aise dans le rôle... non, je ne vais pas vous spoiler...


Bref, pour faire court, je ne vais pas vous le cacher, Crimson Peak est le genre de film devant lequel je prends clairement mon pied.

Plume231
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le 31 mars 2021

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Plume231

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