La forme sans le fond, une fois de plus.

Guillermo Del Toro, GDT pour les intimes adeptes de twitter, n'est plus à présenter, le réalisateur du Labyrinthe de Pan, de Hellboy ou Pacific Rim a su s'imposer à Hollywood et se constituer une véritable fanbase au sein du public comme de la presse.

Je n'attendais pas particulièrement Crimson Peak, pas du tout même. Je n'avais pas cherché à me renseigner et avait ajouté le film en envie juste pour le nom du réalisateur, par curiosité lointaine. Je ne savais donc absolument pas à quoi m'attendre si ce n'est « un film avec des fantômes, pas un film de fantôme» comme dit lors de la présentation.

Le film démarre et nous plonge vite dans l'époque victorienne que j'apprécie tout particulièrement et dont je ne me lasserai jamais, les décors et costumes permettent une immersion sans faille dans cette société du XIXème siècle.
Introduction qui présente l’héroïne puis « la » rencontre et l’événement déclencheur qui nous fait quitter l’Amérique pour un manoir en piteux état en plein cœur de la campagne anglaise. Tout se passe très ( trop ? ) vite, remarque faite par les personnes eux mêmes soit dit en passant...
Et malheureusement l'évolution de l'histoire est prévisible et les « mystères » mis en place bien maladroits. Le spectateur devine trop vite tout ce qui va se passer ou presque, le scénario étant d'une banalité affligeante, du vu et du revu, des réactions parfois ridicules et illogiques qui font plus rire qu'autre chose comme souvent dans les films d'horreur, bref une histoire qui fait le minimum syndical.

Mais heureusement le film excelle à un autre niveau, celui de l'image, s'il y a bien une chose que le réalisateur maîtrise c'est cet aspect.
L’esthétique est sublime, que ce soit le manoir délicieusement en ruines, le rouge sang/argile, la neige, les tenues des personnages, l'aspect des fantômes, l'ambiance malsaine... Rien à redire à ce niveau là.

Et c'est pourquoi malgré un scénario parfois bancale, le film se regarde plutôt bien, on lui pardonne et on parvient même à passer un bon moment.
C'est son 3ème film que je vois après Le Labyrinthe de Pan et Pacific Rim et je réalise que j'y retrouve les mêmes qualités et les mêmes défauts, Del Toro me charme toujours avec la forme, jamais avec le fond, c'est bien dommage mais c'est déjà 50% de plus que pas mal de films après tout.
Difficile d'en dire plus sans spoiler et démonter le scénario, il vaut mieux le découvrir par vous même.