Tom Hiddleston et Madame Bovary au pays de la catastrophe.

{spoil à suivre}
Nous y voilà ! Ma tout première critique, et malheureusement, c'en est une négative. Il faut dire que parfois nous avons beaucoup plus de choses à dire sur ce que l'on aime pas que ce que l'on aime. Je suis parti voir ce film sans avoir auparavant regardé les trailers, et en me spoilant sur rien (ce qui est d'ailleurs un miracle pour ma part). Pendant la durée du film, la note que j'allais y attribuer est partie en decrescendo : 6, puis 5, puis 4, pour finir à 3. Voici donc ce que j'en ai retenu :

Commençons par les points positifs, car ils sont, de mon point de vue, assez rares. L’esthétique du film est magnifique, il faut l'avouer. Les nombreux costumes que porte Mia Wasikowska sont en effet splendides, et l'équipe maquillage/coiffure mérite également d'être citée pour son travail. Les décors, particulièrement du manoir de Cumberland, donnent vraiment envie : le jeu de la couleur rouge (Argile ? Sang ? Autre chose ?) contraste avec les couleurs assez ternes de la maison. Notre deuxième point positif s'avère être le casting : les acteurs ont quand même réussis à très bien jouer leurs rôles, bien que ces derniers ne soient pas des plus riches, voire même désastreux. Voilà donc ou je place les 3 points, passons au négatif.

Dooooooooonc, j'ai beaucoup plus de choses à dire ici. Reprenons le fait que ces personnages ne soient pas "riches". On remarquera une certaine vision manichéenne à travers les personnages : Lucille est toujours du côté antagoniste, et ses mille et un regards noirs ne nous le cachent pas. Edith et Alan, au contraire, sont dépourvus de vices : Les dernières scènes relèveraient presque plus du conte de fée que l'histoire d'amour gothique. Je ne vais pas vous mentir, mon personnage préféré est le chien. Le seul ambigu est Sir Thomas Sharpe, joué par l'adoré Tom Hiddleston. Je n'ai pas aimé son personnage, car je le trouve infiniment mou. Son ambiguïté amoureuse entre sa sœur (des Lannister ??) et sa supposée victime finit quand il se prend 3 coups de petite spatule (alors qu'Alan survit avec deux coups d'un couteau considérablement plus grand). En effet, beaucoup de choses sont assez naïfs, je trouve qu'une fin plus dramatique ou même complètement maléfique aurait mieux rendu dans cette situation. La naïveté reprend dans le personnage d'Edith : maintes situations nous donnent envie d'hurler "Non ! Fais pas ça ! T'es conne !" à l'écran. C'est un des films qui souffrent de ce que j'aime appeler "la connerie du courage", ou la moitié des scènes sont le personnage principal qui ose faire des choses démesurées, tel qu'aller dans les couloirs hantés la nuit et s'étonner d'y voir un fantôme. J'ai d'ailleurs pas mal de choses à dire sur les fantômes : De ce que j'ai vu, c'était un élément majeur de la commercialisation et de la promotion de ce film, mais au juste, à part faire peur, ils servent à quoi ? Nous avons d'abord le fantôme de la mère que l'on voit à deux reprises, pour ne plus être évoqué du tout, c'aurait été bien qu'elle ait des liens avec Crimson Peak. Ensuite, les 4 femmes décédées du manoir, qui nous servent une angoisse très répétitif. Entre faire pitié et faire peur, je ne sais pas ou situer ceux là. Finalement : le fantôme de Sir Thomas Sharpe, qui nous montre une bonne fois pour toute que les fantômes n'ont pas de réelle utilité à part provoquer soit la peur soit l'émotion : même pas de dénouement important les concernant. Mon dernier point, déjà légèrement évoqué, sera celui de la prévisibilité du film : Nabilla pourrait déchiffrer tout ce qu'il se passe avant la fin : aucune des "plot twist" n'est réellement réussi. Oh, de l'inceste ? On ne l'aurait jamais deviné. Oh, le père se fait tuer ? Swag. Même la grande bataille entre Edith et Lucille se déroule sans suspense, j'ai trouvé ces scènes presque comiques.

Pour conclure, vous pouvez considérer ma note comme trop basse, peux être. Mais je pense qu'une grande partie de ce 3 est le fait que je suis rentré dans le cinéma avec de l'espoir, je m'attendais à en voir plus, ce qui à rendu le choc plus violent.