La perfection n'a rien à faire avec l'amour.

Grand habitué des films de monstres et de genre fantastique, Guillermo Del Toro confirme une nouvelle fois sa passion aux phénomènes paranormaux en s'étant investi à sa nouvelle réalisation mettant en contexte trois personnages particuliers et logés dans un manoir bien étrange et dissimulant une vérité obscure. En s'appuyant sur son savoir et son expertise développés pendant toute sa carrière, le cinéaste nous projette instinctivement dans une sorte de romance gothique et baroque qui dégage le même genre atmosphère que certains de ses précédents films le font tels que Le labyrinthe de Pan ou L’Échine du Diable. Avec un scénario basique et maintes fois utilisé au cinéma, le réalisateur nous convainc sans problème de sa capacité à rendre unique une histoire déjà employée dans d'autres films en enrichissant sa production d'éléments soignés et de toute beauté sans en négliger un seul. Même en s'encombrant d'un scénario comportant du vide et des longueurs d'ennuis, il parvient à nous hypnotiser par son ingéniosité qui lui est tout à fait honorable.

Des monstres, des phénomènes inaccoutumés, du mystère, Guillermo en connaît un rayon et sait comment les faire intervenir sans en abuser. Il sait nous surprendre à n'importe quel instant du film et en toute imprévisibilité avec une mise en scène techniquement bien réglée. Il casse même quelques codes de l'horreur pour nous faire transporter dans son univers qui n'appartient qu'à lui. De plus ! On peut être très admiratif des décors visuellement assez impressionnants pour contempler chaque recoin ou pièce du manoir comme si on visitait une magnifique cathédrale. Les tenues des personnages sont splendides et représentent sans aucun doute le style victorien. Des costumes qui n'ont en aucun cas été bâclés pour renforcer le côté magistral et visuel que le film fait déjà preuve en nous faisant promener dans le manoir. Bien que les histoires de romance ne sont pas ma tasse de thé, je me suis quand même laissé immerger dans l'ambiance sombre et sournoise du film par un casting campant avec subtilité leurs personnages.

Tom Hiddleston se glisse dans la peau d'un inconnu avec beaucoup de charme et d'excellence. Jessica Chastain m'a épaté dans le rôle d'une femme profondément énigmatique dont on a bien du mal à connaître ses vraies intentions. Contrairement aux deux derniers, je ne pourrai pas dire autant pour Mia Wasikowska qui m'a laissé perplexe dans la peau de son personnage. Je n'ai rien senti de sa part. C'est comme si elle joue le rôle d'un fantôme. Sa présence est un défaut qui s'ajoute malheureusement avec le manque d'originalité du scénario et d'un rythme qui devient lassant de temps en temps. Cependant ! Ces défauts sont largement passables par un des effets spéciaux éblouissants et une esthétique étincelante. Ce n'est certes pas le meilleur film que le réalisateur a mis en œuvre jusqu'à présent mais il a toujours su nous captiver par son travail digne d'un vrai professionnel du cinéma. Et il sait exploiter à fond le genre fantastique pour en donner des nouvelles définitions. Cela se voit pendant le visionnage de son long-métrage qui nous laisse pas de marbre. 7/10

Je ne peux pas vous quitter, Édith. En fait je ne pense qu'à vous. J'ai l'impression qu'un lien existe entre votre cœur et le mien.