Cro Man
5.9
Cro Man

Long-métrage d'animation de Nick Park (2018)

Pour peu qu’on soit un tantinet afficionado de Wallace & Gromit c’est toujours avec plaisir que l’on s’introduit dans une salle projetant le dernier des studios Aardman. En termes de créativité et de qualité d’animation on est proche d’un studio Laïka british, mais en pâte à modeler du plus bel effet, que les bande-annonces confirment encore et toujours.


Ça plus l’humour british, bien qu’un peu enfantin, donne un bel emballage au métrage. D’autant plus que le début du film est prometteur, en transcrivant la préhistoire du football, de sa découverte un peu involontaire à son exploitation mercantile et égérique, faite de joueurs narcissiques et de hausses prohibitives du prix de la place pour voir un match. La tribu de Doug, vivant dans l’ignorance de cette pratique sportive malgré son passé d'inventeuse de cette discipline, l’arbitrage truqué, l’opulence de l’instance footballistique, tout cela complète une métaphore non dissimulée de ce qu’est devenu cette discipline dans l’actualité, sacro-saint sport parmi tant d’autres dont l’Angleterre est fondatrice.


Si sur le fond la métaphore tient la route et ne se monte pas indigente d’acerbité, sur la forme le scénario quant à lui l’est. Alors qu’en regardant Cro-Man on s’attend à un film tout sauf attendu, Aardman nous en offre tout de même un. Et ce total manque d’ambition scénaristique gâche tout, car d’un studio qui pouvait jusque là se targuer d’une production atypique, on obtient un film typique, avec toutes les gimmicks et les ressorts scénaristiques que cela implique ; un défi, un groupe de protagonistes tâcherons qui s’améliore miraculeusement en un temps record, un moment de résignation puis un retournement de situation avant que lesdits protagonistes ne défassent miraculeusement les meilleurs, tout ça grâce à l'esprit d'équipe. Trop classique pour ne pas laisser sur sa faim, même malgré l’humour. Les enjeux de la folie des grandeurs sportive ne se haussent pas à la mesure de leur animation, et la magie s'en va incontinent !

Aldorus
4
Écrit par

Créée

le 8 févr. 2018

Critique lue 1.3K fois

11 j'aime

1 commentaire

Aldorus

Écrit par

Critique lue 1.3K fois

11
1

D'autres avis sur Cro Man

Cro Man
Grimault_
5

Un petit dernier qui parle des ancêtres… sans la maturité de ses aînés.

Après des incontournables de l’animation comme Wallace & Gromit, Chicken Run ou encore Shaun le mouton, le studio Aardman Animations revient avec Cro-Man. Un nouveau-né portant sur ses épaules...

le 8 févr. 2018

28 j'aime

10

Cro Man
Behind_the_Mask
8

Rêves de Cuir

En ces temps où l'image de synthèse règne en maître, il est délicieux de constater qu'un film d'un autre âge, celui de la stop motion, continue à en remontrer, allez, à environ 90 % de la production...

le 4 févr. 2018

23 j'aime

2

Cro Man
Aldorus
4

Décevant, y a pas foot-o

Pour peu qu’on soit un tantinet afficionado de Wallace & Gromit c’est toujours avec plaisir que l’on s’introduit dans une salle projetant le dernier des studios Aardman. En termes de créativité...

le 8 févr. 2018

11 j'aime

1

Du même critique

Madame Bovary
Aldorus
4

Emma la femme de mauvaise vie

Non non et non, rien à dire sur un style d’une perfection sans faille (j’aime les pléonasmes) dont on nous a rebattu les oreilles jusqu’à épuisement en classe de Terminale. Rien à dire sur le...

le 12 août 2016

19 j'aime

11

proanomie
Aldorus
5

L'indestructible

Et si, dans un genre lui-même terré au fin fond des abysses de la musique, existait encore un sous-genre si obscur que même les fonds marins n’auraient rien à lui envier en termes d’underground...

le 17 janv. 2018

11 j'aime

Cro Man
Aldorus
4

Décevant, y a pas foot-o

Pour peu qu’on soit un tantinet afficionado de Wallace & Gromit c’est toujours avec plaisir que l’on s’introduit dans une salle projetant le dernier des studios Aardman. En termes de créativité...

le 8 févr. 2018

11 j'aime

1