Cruella n’était ni voulu, ni attendu, et c’est pourtant en cette année 2021 que Disney sort son fameux prequel des 101 Dalmatiens.
Assez étonnamment, le film se démarque dès le départ par un ton assez « rock », pas désagréable, surtout pour un retour en salle.
On y découvre la petite Estella, fille rebelle, « hantée » par son double maléfique, CRUELLA.


C’est après plusieurs évènements tragiques qu’elle se retrouve dans les rues de Londres, et finira 10 ans plus tard, par commencer à travailler dans un magasin de mode. Sans en dire plus sur l’histoire, on peut noter la justesse qu’a le film avec son contexte principal: la mode. Par son ton dans un premier temps, qui de par un film Disney, est forcément plus « fun » que « terrifiant », mais qui sert parfaitement le propos, de par la folie de ce monde, mais aussi de ses personnages. Le thème de la mode n’est aussi pas mis de côté, puisque le film nous offre une quantité assez immense de création de mode et une multitude de robes toutes plus folles les unes que les autres.


L’histoire en elle-même est assez classique, le parcours du personnage n’y sera pas très surprenant, mais c’est par son style visuel et sa réalisation que la film se démarquera.


Tout d’abord la photographie, assez froide et terne, nous présente un Londres triste et peu accueillant, assez surprenant dans un premier temps pour un film Disney. Mais c’est justement le point de vue de Cruella, qui voit ce monde comme « cruel » (sans mauvais jeu de mot), et « injuste », qui rend logique cette direction. C’est d’ailleurs par les couleurs, la fantaisie de ses robes, de ses soirées, de ses grandes apparitions, que le film deviendra plus fou et coloré. Les couleurs ternes apportent donc encore plus de sens, permettant d’accentuer la folie créative de notre personnage.


La réalisation est aussi de très bonne facture, et ne se contente pas de tourner des plans utiles au film. Les plans ont un sens (que ce soit stylistique, ou pour servir l’histoire ou les personnages), tout comme le montre certains plans longs, ou plans séquences, où l’on suit les petits chiens, où l’on découvre des lieux, ou même plus lourd de sens, où l’on reste fixé face à Cruella, faisant face pour la dernière fois avec


sa mère.


Le fait de ne pas couper ce plan, permet de ressentir un poids, une véracité de la situation, très surprenant pour un « Blockbuster ».
Certains mouvements, ou ralentis, offrent une vraie fraicheur, et apporte un rythme très entrainant.
Le choix du format d’image est aussi plutôt réussi: le 1:85, peu commun dans le blockbuster, qui a plus tendance à faire du 2:35, même si cela change au fil du temps. Ce choix est intelligent dans l’idée que deux choses nous intéresse dans ce film: les personnages, et la mode. Le choix du format permet de montrer les robes de haut en bas, tandis que le scope est plus large que haut. Le format permet aussi d’être plus proche des personnages, jouant sur la profondeur de champ, lorsqu’on rentre dans leur intimité.
Enfin, on peut noter aussi une vraie réussite au montage, par son rythme effréné, et même parfois très en phase avec la musique (notamment avec les petits chiens qui marchent en rythme avec elle).


On notera d’ailleurs que les animaux sont faits en effets spéciaux, assez impressionnant tant la différence réel/faux n’est pas distinguable, même si on peut (très peu) sentir un côté un peu lisse parfois.


Emma Stone est aussi très convaincante en Cruella, tantôt gentille, tantôt cruelle. Elle arrive à nous émouvoir et nous effrayer dans un même dialogue ou une même séquence, et elle apporte énormément à notre appréciation du film et du personnage.
Emma Thompson est aussi charismatique et remplie parfaitement son rôle de patronne cruelle, on sent qu’elle s’en donne à coeur joie !
Les autres acteurs/actrices sont aussi très bons !


Si l’on devait noter certaines choses négatives, ce serait peut-être l’omniprésence de la musique (on le sent dans beaucoup de blockbuster depuis les Gardiens de la Galaxie), ce qui enlève parfois le plaisir d’en entendre certaines: une musique, elle doit se mériter, et c’est ici presque à chaque séquence qu’il y en a une, créant un effet de surplus.


Autre petit point, il aurait été d’autant plus intéressant de jouer sur la dualité Estella/Cruella, qui finalement passe de l’une à l’autre très rapidement, et même si ses deux compagnons marquent ce souci en elle, il n’est finalement que trop peu souligné.


Cruella est un film de très bonne qualité, bien réalisé, avec de belles images, des idées folles, et des acteurs de grande qualité. Son histoire n’est pas très surprenante, mais est très divertissante, de part toutes les choses dites précédemment.
On peut attendre une suite avec impatience, même si l’on peut se demander ce qu’il reste à raconter.

Jules4
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le 15 juil. 2021

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Jules Cachin

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