Friedkin qui joue avec les codes du Giallo, ça ne peut être que super.
On remarque très vite trois grandes inspirations visuelles : l'expressionisme allemand, le film noir, et donc, évidemment, le Giallo. C'est le genre italien qui sera le plus exploité (car pas seulement visuellement, mais aussi scénaristiquement), et surtout le plus revisité.
Pas de rouge, mais du bleu omniprésent. Aucune femme (une seule personnage féminine), seulement des hommes. Pas d'érotisme, du sale, de l'écoeurant, les pires travers de l'homme. Mais les scènes de meurtre, elles, rentrent tout à fait dans le Giallo. Cuir (même si ce ne sont pas des gants cette fois-ci, mais des vestes), mains qui rentrent dans le cadre pour poignarder la victime, sang qui gicle... Au fur et à mesure que le film avance, les scènes de meurtres sont plus dures, mais aussi en même temps plus belles. Mention spéciale à celle du peep-show.
Mais, même si visuellement parlant, c'est parfait, scénaristiquement, ça l'est moins. La partie "chasse" dure bien trop longtemps. Le personnage de Pacino patauge trop longtemps. Toute la première partie du film aurait pu durer deux fois moins longtemps.
La deuxième partie, notamment le face à face, est elle bien plus intéressante. Encore une fois, les dernières minutes sont superbes, et on aurait souhaité que l'intégralité du métrage ait cette qualité.
Par contre, la fin est beaucoup trop ambigue et ouverte à mon goût. Je trouve ça dommage, alors que ça peut être, parfois, un point fort.