Dans les années 1990, des officiers cubains désertent pour refaire leur vie à Miami, abandonnant parfois femme et enfant. En réalité, ce sont des espions toujours fidèles au régime, qui cherchent à infiltrer les mouvements anticastristes basés en Floride… « Wasp Network » dispose d’un sujet en or, à savoir de l’espionnage digne de la Guerre Froide mais après la chute de l’URSS. Le film évoque également la puissante communauté anticastriste basée aux USA, et ses actions qui vont de l’aide humanitaire à de purs attentats.
Malgré tout ce potentiel, le film se prend quelques peu les pieds dans le tapis, la faute à un montage et une écriture confus. Paresse, maladresse, ou adaptation à la va-vite d’une histoire vraie ? Toujours est-il que le scénario passe à côté de ses sujets. Allers-retours dans le temps pas forcément nécessaires, évocation de faits sans développer une réelle intrigue, trop de personnages peu élaborés, et surtout le thème central du film qui est à peine effleuré : comment des agents communistes ont-ils pu rester fidèles au régime tout en goûtant aux joies du capitalisme et en étant séparés de leur famille ?
C’est donc fort dommage, d’autant plus que « Wasp Network » avait des arguments de poids. Une réalisation correcte, mais surtout une distribution prestigieuse : Edgar Ramirez, Wagner Moura, Penélope Cruz, Gael Garcia Bernal, Ana de Armas, tout de même ! Ceux-ci permettent à l’ensemble de se laisser regarder, mais n’enlèvent pas le sentiment d’un gâchis.