Si c'est rond c'est pas carré.
Cube est un film que j’ai vu, sur diverses sites, recommandé pour son originalité ou la profondeur, la psychologie des personnes, avec une dégradation mentale sublime… Après avoir regardé le film, je me suis demandée : « Heu… c’est moi qui ait raté quelque chose, ou est-ce que je n’ai pas détecté l’ironie dans les paroles des prétendus fans ? ».
Vous êtes enfermés dans un espace clos et vous ne pouvez pas en sortir. Effectivement, très original comme concept… Toutes les personnes qui sont là doivent servir à quelque chose, mais elles ne le savent pas, sauf quand elles meurent dans des circonstances plus ou moins dégueulasses. Très original. Époustouflant de génie. Mais bien sûr…
Vous avez donc… Une mathématicienne surdouée, un handicapé mental, une psychiatre (oui, sinon, ce n’est pas drôle) toujours collée à lui, une autre femme à moitié folle, et un mec avec une… poignée de porte. Une POIGNEE DE PORTE qui assassine les gens. Heu… On va tirer quelques mots de cette phrase : « Assassine » ; « handicapé mental » et « fou ». Voilà. Vous avez deviné la fin au bout de cinq minutes de film. Autant dire qu’au cinéma, les gens ne payaient pas leur suspens…
La dégradation mentale, parlons-en. Enfermés dans un espace creux qui, bien évidemment, essaie de les tuer par tous les barbarismes possibles et imaginables (Après « les murs ont des oreilles », on vous présente les murs qui possèdent des pics, des mitrailleuses, de l’acide, et autres substances techniquement mortelles). Donc, dans cet espace creux, on panique deux minutes parce qu’on ne sait pas où on est, puis on se calme, on cherche une solution rationnelle pour en sortir, on prend des portes. Et puis, au bout d’un moment, il y en a un qui meurt (de préférence charcuté en bouillie sanglante). Alors, concert de cris, tout le monde est paniqué, pendant trente secondes… Et on repart dans une joyeuse tribulation entre les murs, chacun essayant de prouver son savoir : la mathématicienne son talent pour les mathématiques, le fou son talent pour la folie, le mec au couteau son talent pour être con.
Puis ils finissent par stresser parce qu’ils n’ont rien à manger – dans un endroit où les murs vous tuent quand ils veulent, sisi. Et puis finalement, la fin arrive, il y a du sang un petit peu partout sur l’écran de l’ordinateur, et tant mieux, parce qu’on veut se débarrasser de ces personnages lourds et peu crédibles.
Et après, il ne reste rien du film dans la mémoire, une espèce de néant indissoluble et vaguement mystique qui a placé des éléments pour faire frissonner vainement le spectateur et se plante à côté de son propos et de ses personnages, qui auraient pourtant pu être profonds. On repassera, donc.