Avec ses pieds Jésus marchait sur l'eau, Dan Brown écrit des livres, Ron Howard les adapte.

Hier soir est passé ce film à la télé, qui avait failli me faire pleurer du sang quand je l'avais vu pour la première fois au ciné. Mais peut-être avais-je été trop dur: mérite-t-il une seconde chance?

Autant le dire tout de suite, je ne suis pas fan du bouquin originel. Dan Brown a le style d'un élève de quatrième tentant de rendre une rédac' potable sur un sujet sorti tout droit de l'esprit d'un prof de français sadique (bon d'accord soyons sympa...d'un bon élève de quatrième). Après, même si le thème est ridicule, je me suis surpris à rentrer dans le livre de temps en temps. Je suis resté gamin, le côté jeu de piste me fait toujours rêver.

Alors qu'en est-il du film? Il s'agit en réalité d'une adaptation irréprochable...dans le mauvais sens du terme. Howard est resté très fidèle au récit et s'est contenté d'y mettre des images. Aucune vision personnelle ne fait son apparition au moins une demi seconde. Le réalisateur a fait un travail d'artisan et non d'artiste, suivant scrupuleusement l'holywoodien cahier des charges imposé. Dommage, d'autant plus que le cadrage est parfois approximatif. Le sauvetage ne vient pas non plus des acteurs, entre un Paul Bettany pas crédible pour deux sous en prêtre albinos à sandales et robe de bure, et une Audrey Tautou totalement potiche mais qui gagne son précieux ticket pour Holywood.
Cela dit comme il en était donc de même pour le bouquin, le côté jeu de piste est parfois fun. Un autre point positif à souligner est la musique de Zimmer, qui réussit toujours à faire des morceaux efficaces avec quatre notes, même si j'avoue qu'on voit pas toujours la différence d'un film à l'autre.

Ce film est donc l'archétype du blockbuster américain: du pur entertainment sensé rapporter une recette considérable. Seulement voilà, à l'heure où Nolan réussit à nous imposer ses gros films mais non dénués de sens et vraiment réflexifs ("The dark knignt" "Inception") et où Cameron en savant fou expérimente sans cesse de nouvelles façons de penser le numérique ("Avatar"), on se dit qu'avec "Da vinci code" on s'est bien foutu de nous à l'époque. Ouais les gars désolé, mais là vraiment vous êtes grillés..
baptistecasta1
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le 28 mars 2012

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