"Notre santé est une chose bien trop importante pour la confier aux seuls médecins", avait dit Voltaire au 18ème siècle. Quelle ironie de constater que même 200 ans après, sa maxime n'a rien perdu de sa pertinence. L'émergence du virus du SIDA dans les années 80 la rend même plus forte que jamais.
Ron Woodroof, un cow-boy électricien tout ce qu'il y a de plus homophobe apprend, à sa plus grande (et effroyable) surprise, qu'il est atteint du virus mortel en 1986. De plus, on lui prédit une mort certaine dans les 30 jours.
Que restait-il à raconter sur le SIDA après que Philadelphia ait frappé un grand coup à sa sortie, en 1993? Eh bien, à cette question, Dallas Buyers Club répond: beaucoup. Le réalisateur Jean-Marc Vallée signe non seulement un drame d'une poignante humanité mais également un édifiant réquisitoire à l'encontre de ceux qui sont supposés la protéger. Vallée décide de traiter l'incroyable destin de Woodroof à hauteur d'homme, sans artifices ni pathos, et le résultat transcende littéralement le genre.
Ce film confirme également la mise sur orbite de Matthew McConaughey (Ron Woodroof), tout simplement renversant d'humanisme renfrogné. Et que dire de l'incroyable performance de Jared Leto, absolument bouleversant en Rayon?
Même si le film accuse quelques très légères baisses de rythme arrivé à mi-parcours, on aura rarement été aussi broyé au cinéma récemment, avec la dure et véridique histoire de Woodroof et de ces trop nombreuses âmes oubliées par les groupes pharmaceutiques.