Un OFNI inclassable qui déconcertera, voire rebutera, une bonne partie du public.
"Damsels in distress" ressuscite en effet un genre méconnu, la campus teen comedy, soit une version cérébrale et décalée de "Mean girls"... Autant dire que cette œuvre atypique n'est pas conçue pour plaire au plus grand nombre, à l'instar de son réalisateur francophile Whit Stillman, dont le dernier tournage datait quand même de treize ans ("The last days of disco")!
Honnêtement, après quelques minutes de film, malgré un générique rétro délicieux, on se demande comment un tel sujet va bien pouvoir nous passionner pendant plus d'une heure trente. Et puis, peu à peu, on se laisse bercer par les dialogues ciselés, par l'humour décalé, et par les tenues élégantissimes des comédiennes.
A ce sujet, précisons que "Damsels in distress" repose grandement sur sa troupe d'actrices charismatiques (bien secondées par une galerie de mâles souvent pathétiques et drôles) : Greta Gerwig évidemment, mais aussi Megalyn Echikunwoke, Carrie McLemore, et ma préférée Analeigh Tipton, dont on avait pu apercevoir la grâce innocente et le maintien impeccable dans "Crazy, stupid, love". Observer la demoiselle se laisser convertir au sexe anal par respect des croyances de son boyfriend est un vrai bonheur...
Un mot sur la mise en scène de Whit Stillman, précise et efficace, au charme rétro et à l'atmosphère visuelle de soap opera, ce qui ne manque pas de surprendre dans un premier temps.
Au final "Damsels in distress" constitue une oeuvre très originale, inclassable et intemporelle, où l'on parle de François Truffaut et où l'on écoute The Real MacCoy, et qui ne peut donc pas être complètement mauvaise...