Palme d’Or de l’année 2000, Dancer in the Dark prend place dans les années soixante. Salma travaille dans une usine afin de récolter de l’argent pour soigner son fils atteint d’une maladie héréditaire. Alors qu’elle se tue à la tâche, Salma, incarnée par Björk, est victime d’une perte de la vue. Pour s’échapper de son quotidien elle se rend dans une chorale de quartier.

Avec ce film, Lars Von Trier sort du « Dogme 95″, un mouvement cinématographique danois qui vise a épurer les productions filmiques. Ce mouvement né en réaction contre le cinéma hollywoodien, revendique un cinéma « brut ». Emblématique du genre, on peut citer Les Idiots de Lars Von Trier ou encore Festen de Thomas Vinterberg.
Malgré la rupture faite ici par Von Trier, ce dernier conserve la caméra portée et la dérision contre l’industrie hollywoodienne.

Comédie musicale dramatique, Von Trier joue avec le médium cinématographique par la reprise de ce grand genre hollywoodien très codé : pied de nez ? Hommage ?
La prestation musicale joue sur l’alternance de partie chantée et de partie de diégèse. Les parties chantées sont des séquences de rêves, de fantasmes, d’échappatoires.
Elles sont filmées avec des plans larges tandis que le reste du film est fait avec des plans en séries. De ce fait, fond et forme s’allient pour narrer cette histoire aux allures de conte et de documentaire. Comme dans toutes comédies musicales, le réalisateur joue sur les transitions pour qu’un univers soit fondu dans l’autre. Ici cela est fait par des transitions au niveau des gestes, des transitions sonores (roulement du train lors du sublime « I’ve seen it all »).

On pourrait penser que les parties musicales n’ont aucun rapport avec la diégèse, or ces parties offrent des renseignements sur les personnages (Salma privilégie le cœur…) et leurs véritables sentiments.
Ainsi Von Trier remotive les clichés du cinéma américain, tout en offrant aux spectateurs des émotions intenses. Loin d’être fleur bleue, l’amour est mis à mal (que ce soit l’amour entre Salma et Jeff ou l’amour maternelle), l’amour fait mal et l’amour du spectateur pour le cinéma le mènera à verser quelques larmes à la fin du film.

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Auteur : Manon
LeBlogDuCinéma
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le 10 févr. 2013

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