Sans aucune hésitation, le plus mauvais James Bond de la série. Il faut dire que voir cet agent secret de 58 ans tomber les jeunes filles, effectuer des cascades de moins en moins impressionnantes et déjouer les plans diaboliques d'un énième magnat est à se plier de rire. Roger Moore vieillit à vue d'œil et s'engouffre dans le grotesque à travers une succession de scènes sans aucune saveur, déblatérant des répliques désormais creuses et sans panache, faisant ainsi sombrer la machine dans l'insipide et ce malgré quelques bons points.


Avant tout, le scénario s'avère bigrement intéressant, collant finalement très près aux années 80 avec ce méchant charmant et sans pitié (excellent Christopher Walken) qui souhaite engloutir la Silicon Valley sous un raz de marée afin d'obtenir le monopole des usines de puces électroniques. Malheureusement, il est très mal construit et ne parvient jamais à nous immiscer totalement dans le récit.


De plus, le film possède de bonnes scènes d'action hélas toutes trop courtes, empêchant lesdites séquences de devenir mémorables, comme cette course-poursuite en Citroën CX en plein Paris, la course d'obstacles à cheval truffée de pièges impromptus ou encore celle dans San Francisco à bord d'un camion de pompier. Seul le final sur le pont du Golden Gate vaut son pesant d'or malgré les années qui passent.


Mais c'est surtout au niveau du rythme que le film bât de l'aile : mou, sans panache ni aucun style, le long-métrage peine à captiver. Et ce n'est ni la présence (aussi bienvenue que tardive dans la série) de Patrick McNee campant un agent anglais vite évincé ni celle de la chanteuse-mannequin Grace Jones, imposante mais piètre actrice, qui viendront rehausser cette quatorzième aventure visiblement de trop.


On regrettera donc que les producteurs se soient attardés sur une nouvelle péripétie avec Roger Moore, pour qui Octopussy sonnait déjà indubitablement le glas, et n'aient pas à la place opté pour un changement d'acteur. Pas forcément irregardable mais franchement décevant, Dangereusement vôtre est une belle déception que le temps n'épargne hélas et fait partie de ces 007 que l'on préfère oublier.

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le 24 avr. 2019

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