Al Pacino est l'un des plus grands performeurs de ces quarante dernières années, voir même n'ayons pas peur des mots, l'un des plus grands acteurs de l'histoire du cinéma, tout court.


Même si sa carrière est des plus inégales comparé à son rival de toujours, le tout aussi grand Robert De Niro, le bonhomme compte quand même dans sa filmographie plus d'un chef d'oeuvre et plus d'un rôle majeur, de la trilogie du Parrain à Serpico, en passant par Scarface, Heat, L'Impasse, Un Après-Midi de Chien ou encore Mélodie Pour un Meurtre, L'Enfer du Dimanche et Révélations.


La liste est longue mais elle s'étiole depuis le début des années 2000, et plus précisément 2002 et le génial Insomnia de Christopher Nolan, puisque mis à part quelques séries B divertissantes (La Recrue, 88 Minutes, Un Flic pour Cible) et de gros ratage bien gras (Ocean's 13, Jack & Julie, La Loi et l'Ordre surtout), mais des passages remarqués à la télévision (La Vérité sur Jack et Phil Spector sur HBO); le bonhomme n'a rien fait de bon - tout comme De Niro -, pire même, il a sérieusement entacher sa merveilleuse aura auprès des cinéphiles les plus endurcis que nous sommes.


Menant sa barque au gré des contrats lui permettant de payer ses impôts, le bon vieux Al semble pourtant s'offrir un dernier sursaut d'orgueil ces derniers mois, comme si à l'orée de sa riche carrière, le bonhomme désirait montré à tous qu'il n'a rien perdu de sa superbe, qu'il est encore et toujours ce grand Pacino qui nous a tant fait aimer le septième art.


Une quête de rachat qui est passé il a quelques mois par l'excellent dernier long-métrage de Barry Levinson - déjà à la réalisation de La Vérité sur Jack -, The Humbling, ou notre big Al brille de mille feux, mais surtout le nouveau film de David Gordon Green, Manglehorn.
Ce mois-ci, il nous revient non pas en salles mais directement en VOD avec Danny Collins de Dan Fogelman (scénariste de Crazy Stupid Love, ici pour la première fois derrière la caméra), projet de longue date qui aura vu aussi bien Steve Carell, Julianne Moore ou encore Jeremy Renner y être un temps attaché.


Présenté en septembre dernier à Deauville et porté par un casting de talents assez impressionnant (Pacino donc, mais également les précieux Christopher Plummer et Annette Bennning ou encore Bobby Cannavale, Melissa Benoist et Jennifer Garner), le film suit l'histoire d'une rock-star vieillissante qui ne souhaite pas changer ses habitudes de vie, jusqu’à ce que son agent lui fasse ouvrir une lettre gardée secrète pendant 40 ans, écrite de la main de John Lennon, le célèbre membre des Beatles.
Suite à cette découverte inattendue, Danny Collins va chercher à redécouvrir sa famille et à trouver l’amour...


♫ Hey, Baby Doll, what’s going on ! ♫


Dramédie plaisante sur une rock-star du troisième age en quête de rachat et d'inspiration, plus ou moins inspirée de faits réels (une tranche de vie vécue par le chanteur folk Steve Tilston) et duquel on pourrait tirer un parallèle pas si anodin avec le parcours d'Al Pacino ces dernières années; Danny Collins ne pète décemment pas dans la soie de l'originalité, mais incarne un joli feel good movie musical aussi attachant que drôle et touchant de sincérité.


Très académique (on sent tout du long le projet oscarisable qu'il aurait voulu être), facile, convenu et sans grande surprise mais suffisamment remplit de bons sentiments, de performances convaincantes - dominé par le tandem Al Pacino (qui cabotine avec enthousiasme)/Bobby Cannavale -, pour incarner un moment de cinéma plaisant, frais et sans prétention autre que de divertir un auditoire qui sera sans mal acquis à sa cause.


Une jolie fable honnête et prenante, qui n'aurait tout de même pas démérité une exploitation en salles.


Jonathan Chevrier


http://fuckingcinephiles.blogspot.fr/2016/01/critique-danny-collins.html

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le 13 janv. 2016

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