Mary Poppins comme révélateur des névroses de son auteure.
"Dans l'ombre de Mary" adopte une approche très intelligente pour raconter la genèse de "Mary Poppins" en 1961,à travers le portrait de son auteure P.L Travers. Cette Australienne coriace était une vieille fille apparemment acariâtre,mais ultra-sensible dans le fond,qui ne pouvait tolérer qu'on insuffle de la fantaisie à son œuvre originale. Derrière cette rigidité qui en effraierai plus d'un,le film raconte son enfance,sa relation fusionnelle avec son père alcoolique,sa tante prise pour une nounou magique... Toutes ces scènes de flash-backs,bien que redondantes par moments,trouvent un formidable échec avec les scènes au présent,où Emma Thompson se régale à faire tourner bourrique son entourage,tout en ne demandant qu'à être amadoué. Son opposition artistique récurrente avec Walt Disney(un Tom Hanks jovial et bonhomme,mais tenace)ne manque jamais de sel. En sus,on découvre avec une jubilation non feinte les coulisses de la production d'un long-métrage historique(premier à mélanger prises de vues réelles et animation),tout en se régalant de la reconstitution colorée et même en pénétrant le premier parc Disneyland en Californie. L'envers de l'usine à rêves,doublé d'un portrait de femme gentiment névrosée.