Dans l'ombre de Mary - La Promesse de Walt Disney par Julien
J'avais une règle : jamais plus de 7 à un biopic. Bah oui, les biopics, c'est rasoir, ça manque d'imagination, ça raconte la vie des gens quand même : comment ils mangent, comment ils font caca, rien de très reluisant. Ca rafle souvent des oscars parce que t'as joué la vie d'un trouduc avec trois tonnes de maquillage mais que t'es un putain d'acteur. Quelque fois y'a des exceptions et pour un adorateur de dessins animés, de rêveries et d'imagination, détestant la politique, le sport, l'histoire et tout ce qui se rapport à des faits réels, c'est super dur de trouver la perle rare : le biopic qui sort du lot et qui fera que je ne vais pas trop m'ennuyer.
Avec un titre un rallonge comme le titre qu'on lui a donné en Français (qui ne qualifie même pas Mary de Poppins (Pamela l'a dit, on ne dit pas juste "Mary") et un Colin Farell qui passe son temps à boire des bouteilles de biactol, c'était pas couru d'avance. Mais force est de constater que justement, on est pas dans un biopic ordinaire comme je ne les aime pas mais dans un biopic qui oppose justement tout ce que j'aime pas (incarné par le personnage de Pamela) à tout ce que j'aime (incarné par le personnage de Walt Disney).
Alors forcément, j'ai pris plaisir à voir une Pamela plus que réticente au début, peu à peu se laisser séduire en chanson jusqu'à danser. Mais surtout, moi ce que j'ai adoré, c'est cet aperçu du Magic Kingdom Californien, le tout premier parc Disney. Qu'est-ce que j'aurais aimé visiter Disneyland aux côtés de Walt Disney, lui qui a fondé tout un royaume de magie et dont les films ont bercé mon enfance.
Et puis il y a cet hommage à Mary Poppins et de décryptage du film. Je l'avais revu la semaine dernière et je conseillerais à tous d'en faire autant. J'imagine que sans connaître le film, c'est un peu difficile de s'imaginer certaines choses, en particulier l'interpellation de Pamela "Vous pensez que Mary Poppins est là pour sauver les enfants ? Oh Dear !".
Non car Mary Poppins c'est un peu le même combat : la dure réalité incarnée par le père qui doit travailler à la banque appartenant à un monde matérialiste pour qui 2 pences sont un investissement pour gagner plus de pences et le rêve et imagination incarnés par les enfants et Mary Poppins.
Finalement, Saving Mr Banks et Mary Poppins, même combat. Sauf qu'ici Walt joue Mary Poppins : il apporte la magie, la joie, l'innocence des enfants et Pamela joue Mr Banks (alias son père dont elle a emprunté le nom) et apporte l'austérité, le côté rabat-joie et les problèmes d'argent.
Finalement, Pamela se bat contre son personnage chétif (un combat contre elle-même comme elle le dit si justement à un moment). Tout le discours de Walt Disney prend alors son sens : laisser Mary Poppins à Walt Disney signifierait tirer une croix sur ce passé et se tourner vers le présent et l'avenir, retrouver une âme d'enfant (et aussi toucher des droits qui lui permettront de survenir à ses problèmes d'argent).
Voilà, en écrivant cette critique, c'est un peu tout ça que je voulais me rappeler du film.