Le "The Mist" Français
Bouchez toutes les ouvertures de votre domicile, coupez votre chauffage, ne quittez pas votre abri. Si vous n’avez pas d’autre choix, retenez bien votre respiration, des déconneurs ont un peu trop vapoté. Une panne électrique, un tiers des Parisiens décimé, pas de médecin, plus de police, et cette brume ne se dissipant pas. Comment vont s’en sortir Matthieu et sa famille ?
Un coup de mère nature contre-attaquant la bêtise humaine ? Et bien vous n’aurez aucune explication sur le pourquoi du comment. A une époque où l’on veut tout justifier, ça fait du bien un peu de mystère inexpliqué. Par ailleurs, nous ne savons pas non plus à quelle époque se situe l’intrigue. La technologie semble avoir évoluée. A quelle date somme-nous ? Mystère…
Le cinéma Français a osé sortir des sentiers battus et il ne c’est pas perdu. A tous les amoureux de films catastrophe, « Dans la brume » va vous offrir un agréable moment. Une réalisation faite avec le cœur, digne d’un bon blockbuster américain sauf que là, le budget est modeste mais bien géré. Vous allez être stressé, choqué, sidéré par la qualité de la réalisation, de l’ambiance, du jeu de suspense, du peu d’effets spéciaux et de la musique. Wouahou, juste Wouahou. La bande annonce vendait du rêve, l’intégralité du long métrage prouve qu’elle ne mentait pas. Pour une fois qu’un film français récent raconte autre chose que des histoires d’infidélités ou de mecs partis camper, je savoure.
Les Français ne savent pas jouer au cinéma, ils marmonnent leur texte comme s’ils pensaient qu’on les écoutait, pire comme s’ils s’ennuyaient. Cette réflexion revient souvent lorsque l’on vous demande d’argumenter sur les raisons pour lesquelles le cinéma de notre pays ne passe pas auprès de tout le monde. Des films où les Français jouent de façon juste, vous pouvez les compter sur les doigts de la main. « Dans la brume » réussi là où tous se vautrent constamment.
Romain Duris, que je n’ai jamais porté dans mon cœur en tant qu’acteur, plus en tant qu’homme, m’a surpris. J’y ai cru à ce rôle de père protecteur prêt à tout pour sauver sa fille. Même chose pour Olga Kurylenko jouant sa femme, et Fantine Harduin, interprétant Sarah, leur jeune fille atteinte d’une malformation génétique : le syndrome de Stimberger, la contraignant d'habiter dans une sorte de grosse cuve où l'air y est filtré. Ses parents prendront des risques pour sauver sa vie.
Daniel Roby prend des risques. Pas de huis-clos, nos héros vont sortir, il va y avoir de l’action, de la belle action. A mesure où nous avançons dans le récit, à chaque plan, chaque scène, je ne pouvais m’empêcher de rester sidéré devant tant d’audace et de justesse. Un film français jouant dans la cour d’un « 28 jours plus tard » sans zombies. Sidérant, définitivement sidérant. « Dans la brume » possède toutes les qualités d’un film catastrophe avec ses montagnes russes émotionnelles.
Au final, qu’est ce que c’est cool de voir des français réussir là où on était persuadé qu’ils échoueraient. Suivre un Romain Duris déterminé, passant sur les toits de la ville, affrontant des survivants, croisant des corps sans vie, retenant sa respiration, marcher dans un Paris vidé, enveloppé d'une couche épaisse de brume déroute, l'exploration pour y trouver des équipements de survie n'en sera que plus aguichante. Simple, efficace, humain. Merci Daniel Roby, merci à toute l’équipe.