En insufflant du drame entre des rires, des bizarreries face aux fâcheries du monde réel, Pierre Salvadori arrive encore à nous surprendre dans cette « fausse » comédie.En faisant la connaissance d’Antoine, le spectateur ignore que d’un marginal, il va entrevoir un autre homme avec son humanité, sa bonté avec les autres.En découvrant Mathilde, en apparence âme sans failles de son immeuble, vous ne doutez pas réaliser que cette femme bipolaire est en proie à la souffrance et aux doutes,Gustave Kervern et Catherine Deneuve incarnent avec justesse leurs personnages de désaxés car leurs moments solaires les grandissent et les font avancer.Toute la galerie de voisins plus ou moins souffrants ou emmerdeurs est aussi dans le prolongement de ces deux personnages entre averses et éclaircies.La fin du film prend un virage fulgurant car il faut bien statuer sur un état des lieux, aussi âpre soit-il.Beaucoup de délicatesse dans cette histoire où Salvadori annonce quelque part des bribes d’En liberté notamment avec le personnage azimuté de Pio Marmaï ayant une histoire personnelle trés contrariée lui aussi.Film à découvrir pour la sensibilité d’une Catherine Deneuve jamais autant exposée.Et de se dire que même après le dernier plan, on aime à garder l’histoire s’infuser en nous encore un peu car c’est encore une expérience originale et inspirée.