Si tu détaches encore une fois chaque syllabe avec autant de componction, j'arrête de t'aduler !
L'ennui, quand on voit des films dans l'avion, c'est que l'image est dégueu, que le film est sous-titré (déjà que l'écran n'est pas immense, ça te bouffe bien l'image), et qu'il y a des mecs aux sourires figés qui n'arrêtent pas de t'interrompre pour te proposer des rafraîchissements. Enfin, moi, je voyage dans ce genre de classe, malheureusement pour mon standing.
Du coup, je ne sais pas si j'ai aimé, si on rajoute le fait que je n'arrêtais pas de penser à cette horrible envie de m'allumer une cigarette vu que ça faisait 8 heures que je me trouvais au-dessus de la flotte.
Alors bon, Fabrice Luchini était bien, mais je crois que plus ça va, moins j'aime sa voix et sa prosodie. Il en a tellement fait son fond de commerce qu'on dirait qu'il se caricature lui-même parfois. Le jeunot est assez bien, mais je lui préfère le jeu de son copain un peu benêt qui se fait piéger. Oui, je veux bien un verre d'eau, madame.
En fait, on a vraiment envie de connaître la suite du roman, au début, c'est certain, mais à la moitié du film je trouve que l'on devine que le dénouement va être un peu bidon, vu que l'intérêt de l'histoire c'est que le gamin s'immisce dans l'intimité des gens qu'il décrit, pas comment il s'en sort. Surtout qu'on dirait vraiment qu'il s'en fout de se faire piéger, donc on ne sait plus vraiment à quoi ça sert de continuer si le garçon prend tout cela avec autant de détachement... Heu, pardon, mais je préfère le poisson, si ça ne vous embête pas.
Je n'ai pas compris pourquoi Madame décidait de quitter Monsieur, je n'ai pas dû me rendre compte que leur couple battait autant de l'aile, faut dire qu'on se les gèle, là, oui, c'est ça, double ration de couverture, merci.
A la fin, j'étais totalement déconcentrée, j'ai eu l'impression d'avoir raté un épisode : c'est quoi cette histoire sur le banc ? Moi je dis, un gosse qui fout ma vie en l'air (à moins que ce n'ait été depuis le début l'ardent désir de Monsieur), je le dézingue s'il ose recroiser ma route. Je ne disserte pas avec lui sur des fenêtres et des silhouettes qui se disputent ! Faut pas déconner, il n'a pas non plus un charisme de dingue, le gamin, juste une mèche bien coiffée, hein.
C'est là que le commandant de vol a décidé d'interrompre la diffusion pour une sombre histoire de ceintures à attacher, de tablettes à relever, de sièges à redresser.
C'est plutôt là que j'ai commencé à me faire des films.