120 minutes d’enquête et de détermination patriarcal pour nous dire que la guerre ça tue les fils. C’est certes honorable mais quand ça vire à l’exposition sans jamais confiner à autre chose qu’une espèce de consensus tanguant entre fatalisme et lyrisme pour collégiens, ça interroge vraiment sur les vrais enjeux du truc.


L’interprétation conjointe de Tommy Lee Jones en père déterminé et déjà dans l’acceptation du vétéran à qui on ne la fait pas et de la toujours impeccable Charlize Theron qui dans le genre canon avec un cerveau rejoint le panthéon des très grandes actrices Hollywoodiennes, rehausse le niveau, c'est incontestable.


La réalisation de Paul Haggis quant à elle est rigoureuse et plutôt bien menée, mais empruntée d’une fausse âpreté trop appuyée sur des ficelles grosses comme ça qui finissent par se détendre pour laisser un sentiment d’inachevé.


Malgré une volonté de faire de son film un réquisitoire contre les ravages des décisions prises par quelques chefs d’état irresponsables, le réalisateur ruine souvent ses velléités en se perdant dans un scénario d’enquête très aléatoire.


Ne touchant pas tout à fait au but il parvient néanmoins à donner un sentiment d’ambiance de monotonie fataliste, surtout appuyé par le jeu des deux interprètes principaux tout en retenue et en non-dits.


Au final, on aura encore compris que la guerre ce n’est pas bien, mais d’autres cinéastes, je pense à Clint Eastwood notamment ont une façon moins schématiques d’exprimer ce noble sentiment.

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le 26 août 2018

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