Dans le noir est un film avec de bonnes idées mais qui est très imparfait. La peur du noir est aussi vieille que le monde, on a ça dans nos gènes depuis l'époque où nous étions encore des primates qui se cachaient dans les arbres pour ne pas se faire bouffer par d'autres bestioles dans la nuit. Le concept même du film a déjà été exploité maintes fois au cinéma, notamment et surtout dans le cinéma d'horreur. Et puis il faut dire que sortir après Conjuring2 nuit un peu à ce film car il arrive après un long métrage qui lui est en tout points supérieurs.


En fait Dans le noir n'est ni un bon ni un mauvais film, le concept du monstre qui apparait uniquement quand il fait noir, et disparait quand la lumière est intéressant, tout comme les différents jeux de lumière qui accompagnent chacune de ses apparitions. Le design du monstre donne les chocottes, et j'avoue qu'avec ma copine cramponnée à mon bras toute la séance transie de peur, j'ai eu moi aussi des moments où j'ai senti la tension monter. Il faut dire que le bougre (en l’occurrence la bougre) est sacrement flippante, une espèce de silhouette noire avec des griffes, qui fait des bruits de craquements quand elle se déplace. Oui Diana (car c'est ainsi que ce nomme cette charmante demoiselle) est une réussite totale, d'autant plus encore parce qu'on ne sait jamais où et quand elle va se manifester entrainant un sentiment de tension quasi permanent.


Là où le film manque de pêche c'est à cause de cette comparaison que je n'ai pu m'empêcher de me faire dès les premiers instants du film: on dirait beaucoup du Allan Wake. Allan Wake est un jeu vidéo où un écrivain se retrouve catapulté dans un monde en tout point semblable au monde que nous connaissons sauf que la nuit, il se voit attaquer par toutes sortes d'apparitions ténébreuses et autres déferlements d'éléments naturels. A partir de là, le film m'a enthousiasmé sans m'enthousiasmer. Comment dire? Dans Alan Wake, on a de multitudes techniques pour faire reculer les ténèbres: la lumière des projecteurs, la lampe torche, des fusées éclairantes, des lampadaires, des phares de voiture,... Alors que Diana elle n'a pas ces restrictions et peu éteindre les lumières à sa guise, faisant d'elle un anti-jeu à part entière. C'est ce que j'appelle le syndrome Fredy Krueger des griffes de la nuit : Freddy est est une entité qui attaque chaque fois que ses victimes s'endorment, il est tout puissant dans ses rêves et parfaitement immortel. De ce fait pour donner l'illusion que les protagonistes ont la moindre chance contre lui, il faut inventer des parades avec lesquelles ces derniers pourront repousser les assauts du monstre, des petits trucs de rien du tout pour qu'on ait pas l'impression que tout est d'ores et déjà joué d'avance. Et ici c'est pareil, Diana tient les personnages à sa merci, et ô miracle une source de lumière revient comme par magie, des flics arrivent au moment opportun ou certaines lumières qui elles ne disparaitront pas. Contrairement à Allan Wake, Diana a un pouvoir illimité (ou presque) de ce fait on avance dans le film en devinant à l'avance comment ça va se finir, puisque de toute façon Diana est un ennemi parfaitement indéboulonnable. Du fait quiconque suivra le film avec un minimum d'attention saura d'entrée quel personnage pourra l'arrêter et surtout comment. Forcément puisque rien d'autre ne marche avec cette saleté, on arrive très vite au dénouement par élimination. Un peu dommage donc.


Malheureusement le film est également un peu court, j'ai beaucoup apprécié les jeux de lumières qui ont jalonné le film mais tout cela aurait mérité de durer un peu plus longtemps. Les personnages se mettent très vite à prendre l'histoire de Diana comme argent comptant ainsi qu' à croire dur comme fer à sa véracité, les révélations arrivent bien tôt dans le film, si le scénario et les situations sont bien moins recherchés que ce nous proposait Allan Wake, le film a quand même son charme et on se laisse aller à prendre ce qu'on nous donne et à se mettre dans l'ambiance. Pour peu qu'on ait joué au jeu on le sentiment de regarder un ersatz du jeu, c'est pas aussi bon, ni aussi travaillé mais ça reste sympatoche.


Dans le noir n'est pas raté mais il laisse un peu le spectateur sur sa faim. Quand on sort de la salle on se demande comment on aurait pu rendre le film meilleur. On sent qu'il y avait moyen de faire mieux mais on ne trouve pas vraiment comment. Un film sympa à voir entre amis ou avec sa copine/ son copain, mais il n'a rien d' un film indispensable

Algernon89
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le 21 sept. 2016

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Algernon89

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