Quand on voit ce film, on se dit que c'est un grand film, et je pense qu'on a toutes nos raisons. Il est absolument bouleversant, magistral, universel car il appelle des émotions partagées par tous les Hommes.


A travers les yeux et les oreilles de Benjamin Esposito, greffier à la cour, nous revivons ses souvenirs sur l'enquête du viol et du meurtre d'une jeune femme, Liliana Colotto. Nous sommes dans le camp de la morale face à un acte immoral. L'histoire nous est montrée selon le point de vue et d'écoute de Benjamin, personnage juste et attachant, qui écrit sur cette enquête 25 ans plus tard. Nous ne doutons par de la véracité de ses souvenirs car ils sont lus par son ancienne collègue, Irene, et la seule objection qu'elle trouve révèle simplement le regret d'un certain souvenir. Le narrateur se fond très bien dans l'histoire car il est sous-entendu, on ne l'entend pas (désolée pour le jeu de mots pourri) revenir en arrière (pas de voix off explicative j'entends). Les deux espaces-temps se fondent l'un dans l'autre.


Le thème principal est évident dès les premières secondes. La déchirante séparation entre un homme et une femme que l'on ne connaît pas encore nous emmène à une réflexion sur l'amour durant les deux heures suivantes. L'amour est probablement le sentiment humain le plus fort, celui qui pousse à faire des choses insensées.


La récurrence du souvenir nous invite à faire la différence entre les faits et les "souvenirs des souvenirs" comme dit Morales. Nous avons tendance à nous bloquer dans le passé. Morales en est "prisonnier". Benjamin est enfermé : les premières images nous montrent Benjamin et Irene noyés dans un flot humain à la gare, tous sauf eux bougent rapidement avec un effet de shutter très long ; le temps passe pour tout le monde, sauf pour les deux amoureux qui sont esclaves de ce souvenir. La musique imprime la nostalgie alors que les bruits de la gare semblent irréels, lointains, oubliés.


Ce son qui suit la pensée se retrouve à la découverte du corps de Liliana. Quand l'esprit de Benjamin se focalise sur son sentiment d'horreur et d'incompréhension, les sons deviennent . . .


Retrouvez l'analyse dans son intégralité sur le blog : https://lepouvoirdessons.wordpress.com/2018/08/26/dans-ses-yeux-juan-jose-campanella-2009/


Bonne lecture !

Pouvoir_des_sons
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le 12 oct. 2018

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