1974, Buenos Aires. Benjamin Esposito enquête sur le meurtre violent d'une jeune femme.
25 ans plus tard, il décide d'écrire un roman basé sur cette affaire "classée" dont il a été témoin et protagoniste. Ce travail d'écriture le ramène à ce meurtre qui l'obsède depuis tant d'années mais également à l'amour qu'il portait alors à sa collègue de travail. Benjamin replonge ainsi dans cette période sombre de l'Argentine où l'ambiance était étouffante et les apparences trompeuses...

J'ai beaucoup aimé le film, l'intrigue est intéressante et se tient bien, les passages entre "aujourd'hui" et "à l'époque" sont fluides et agréables, ils permettent souvent de souffler un peu dans l'atmosphère assez oppressante du film. Les acteurs sont bons, aussi, et on lit beaucoup de choses dans leurs yeux, en écho au titre (et à l'enquête), ce qui fait qu'on est vraiment entraîné dans l'histoire et dans les questionnements des protagonistes.

J'ai vraiment adoré la scène de l'interrogatoire du meurtrier par la procureur (?), surtout qu'au début j'ai eu l'impression qu'il était en fait innocent... jusqu'à ce que je remarque son regard vers le décolleté de la procureur, justement... Y a pas à dire, les regards sont bien exploités dans le film.

Alors, c'est vrai, l'histoire est super glauque, les images de la jeune femme tuée au début du film sont absolument atroces, et la fin de l'enquête, vingt-cinq ans après, est absolument terrifiante, mais on ne peut pas toujours aller voir des films légers !

La phrase qui m'a surtout marquée, c'est quand Goméz dit à Esposito "dites-lui au moins de m'adresser la parole", ou quelque chose comme ça. Parce que oui, on se doute bien un peu qu'il va le garder prisonnier, qu'il ne l'a pas tué de ses fameuses quatre balles dans la tête... Mais de là à ne pas lui parler pendant 25 ans, à ne pas lui adresser la parole, et à probablement vouloir continuer "à perpétuité"... Ca, pour le coup, il a réussi à lui faire vivre une vie vide de sens !

Un vrai bon film, donc.
Après, je ne sais pas si l'Oscar était mérité face à un Prophète, et j'ai trouvé que finalement, le côté "se plonger dans l'atmosphère de l'Argentine peroniste" n'était pas vraiment exploité, alors que j'aurais bien voulu en voir plus. Le côté argentin, même, n'est pas vraiment exploité, alors qu'il y a matière à faire à cette époque, quand on met principalement en scène des protagonistes fonctionnaires de justice...

13/05/2010
Yélèn
8
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le 29 sept. 2011

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Yélèn

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