C'est la faute à Rousseau

Mickael Blake (l'auteur) et Kevin Costner (le réalisateur) s'approprient le mythe du bon sauvage.
Même si le film est franchement manichéen, il faut reconnaître que l'histoire de la conquête de l'Ouest n'est pas très glorieuse pour la civilisation. Pourtant les indiens, s'ils étaient naïfs et sincères, n'étaient pas des anges non plus. Cela ne justifie pas le sort qu'on leur a fait subir.

C'est donc un western qui prône "la vraie vie", bourré de bons sentiments et illustré par de magnifiques images. On nous montre un peuple paisible, vivant en harmonie avec la nature, mais néanmoins capable d'une grande violence. Le statut des femmes est ambivalent, comme le nom de l'héroïne est à double sens: "Dressée avec le poing".
Le héros est accepté dans cette société. Il faut noter que le héros apprend la langue des Sioux, adopte leurs usages. A aucun moment il n'essaie d'imposer sa foi ou ses coutumes aux indiens qui l'ont reçu: il s'assimile aux sioux!

Après une guerre, John Dunbar, le héros s'étonne d'avoir fait pour la première fois une guerre qui n'a aucune motivation idéologique ou territoriale, mais une guerre pour protéger les provisions, les femmes et les enfants. Contrairement à lui, je pense que derrière les motifs apparents, toutes les guerres ont toujours ces mobiles pour fond.

Dans l'esprit retour à la nature, la mort de chaque animal est un drame, alors qu'on tue les hommes sans remord... et ça marche! En "bon sauvage", je me suis ému de la mort de ce concurrent avec lequel j'ai quelques affinités, le loup. Serai-je aussi tolérant quand j'aurai faim?

Alors, la civilisation corrompt-elle l'homme? Qu'en pensez-vous?