Le prochain Batman est en préparation et les mauvaises nouvelles s’enchaînent. Ben Affleck qui interprète le rôle ne réalisera plus le film et Hans Zimmer ne souhaite plus composer la musique (ni pour les films de super héro à l’avenir d’ailleurs) car il préfère Christian Bale. OK, l’ambiance est posée. Mais rappelez vous ! Bien avant Batman vs Superman, Ben Affleck avait déjà joué le rôle d’un super héro en 2003. Il s’agit de Daredevil. Je précise que le film a été visionné en vf et en version longue. J’ai donc décidé de traiter une critique sous forme de procès. Certaines critiques que j'ai lu, ont servi aussi pour rendre plus fluide celle-ci. Ne vous étonnez pas de voir quelques phrases à vous dedans. Et encore il y en a très peu.


Suite à la sorti du film, Mark Steven Johnson, le réalisateur est mené en justice quelques années plus tard pour avoir enfreint les lois cinématographiques. L’accusé est défendu par un avocat appelé Mr Defaix et attaqué par un avocat appelé Mr Attal. Le juge est Mr Joigneaux et Colin Farrell sera appelé à la barre pour témoigner. L’action se déroule à la cour suprême. Le verdict sera rendu en fin de débat.


Mr Attal :
Mesdames et messieurs, nous sommes ici pour rechercher la vérité, pour rechercher la justice. Monsieur Johnson pouvez vous détailler devant toute cette cour, la chronologie des faits qui se sont produits dans votre film.


Mark Steven Johnson :
Oui… Daredevil est un film de super-héros sorti en 2003. Il s'agit d'une adaptation du personnage de Marvel Comics Daredevil, créé par Stan Lee et Bill Everett.


Mr Attal :
Oui, poursuivez.


Mark Steven Johnson :
Avocat le jour, super-héros la nuit, Matt Murdoch possède une ouïe, un odorat, une force et une agilité incroyablement développés. Bien qu'il soit aveugle, son sens radar lui permet de se diriger et d'éviter le moindre obstacle. Inlassablement, cet être torturé arpente les rues de New York à la poursuite de criminels en tout genre qu'il ne peut punir au tribunal. Daredevil aura à affronter Kingpin, alias Le Caïd, qui dirige d'une main de fer la mafia new-yorkaise, ainsi que son homme de main Bullseye, alias Le Tireur.


Mr Attal :
Merci Monsieur Johnson. Après visionnage, quelque chose m’a interpellé dans votre film. Matt a appris que son père était sans activité, est-ce bien cela ?


Mark Steven Johnson :
Oui, en effet, Matt voulait rendre visite à son père au travail, mais un ouvrier sur le chantier lui prévient qu’il ne l’avait pas vu venir depuis longtemps.


Mr Attal :
Pourtant il est difficile de cacher autant de temps cette situation à son enfant. C’est encore plus étrange puisque son fils le soupçonnait la veille de travailler pour Fallon, quelqu’un qui ne nous ai pas présenté mais qui ne nous paraît pas être fréquentable selon la réaction des acteurs. Il voit donc son père, portant un bonnet au cas où nous n’aurions pas compris qu’il agressait un homme par hasard dans la rue où se trouve Matt. Il s'enfuit. Soit. Est-ce vraiment une raison de prendre la fuite après ? Et de courir aussi vite dans les rues ? Vers où fuit-il ? Chez lui ?


Mark Steven Johnson :
Je ne sais pas.


Mr Attal :
Reconnaissez vous qu’il s’agisse d’un prétexte pour amener l’enfant à perdre la vue pour développer ses pouvoirs ?


Mark Steven Johnson :
L’idée principale était de provoquer un accident à Matt. Ensuite ce qui l’amène ne sous semblait pas important.


Mr Attal :
Ca sera tout votre honneur.


Mr Defaix :

Messieurs, cet accident a pourtant servi à devenir un véritable moteur tant pour Matt tant que pour son père. L’attachement à ces personnages s’est façonné depuis cette cause. Il a mené à des scènes d’actions bien chorégraphiées. Je vois ici à 27min du film, une scène de combat qui travaille habilement le son et la lumière pour dévoiler les capacités du héro par exemple.


Mr Attal :
Des scènes d’actions inégales Mr Defaix. Si nous nous penchons sur un autre combat, celui qui a lieu dans un parc à 42min20 entre Elektra et Matt. Il n’est autre que ridicule. Entre la référence malmenée à Matrix et les acrobaties de cirque sur des balançoires, il est difficile d’être impressionné. Même la façon dont ils se préparent est aberrant. La caméra fait un travelling avant et les personnages retirent leur veste en même temps. A 1h39min10, je perçois également Elektra décrocher une arme au mur en faisant un salto arrière qui n’est là que pour le style. La décrocher normalement aurait déjà gagné du temps et aurait eu le même effet. Mais Mr Johnson n’a cherché qu’à impressionner sans penser à la logique. S’il n’y avait que cela. Au tout début, le décès du père de Matt est bien trop semblable à celui des parents dans Batman.


Mr Defaix :
Monsieur Attal, mon client n’a pas à subir les critiques de son récit lorsque ces bases viennent tout droit du comics Marvel. Une quelconque ressemblance avec des héros ou des situations existantes ou ayant existé n’en est pas que fortuite. La mort du père rappelle celle dans Batman, peut-être bien, et elle n’en est que plus normale si ces deux histoires ont pour même origine chez cette subdivision. Mon client ne peut pas enlever ce détail au risque d’être reproché par les fans de Comics. Il n’en est pas responsable.


Mr Attal :
Mais est-il judicieux de reproduire également des éléments que l’on retrouve dans d’autres films ? Je m’explique. A 24min50, démare une suite de plans qui montre la transformation de Daredevil pour la première fois. Des gros plans et des plans rapprochés sont utilisés pour apercevoir le costume ainsi et que les accessoires. D’une part cette manière reprend celle qu’était montrée dans les précédents Batman, jusqu'au Batman & Robin.


Mr Defaix :
Objection votre honneur. Mr Attal accuse mon client de plagiat.


Mr Joigneaux :
Objection rejetée. Continuez Mr Attal.


Mr Attal :
D’autre part, c’est à partir de ce film que nous n’avons plus cette manière de présenter un personnage de super héro. Mis à part Daredevil bien sûr. Le temps a eu raison de cette gêne cinématographique. Au delà de ça, le film récolte de nombreux anomalies scénaristiques qui sont les suivantes. A commencer par le lit de Daredevil, qui ressemble à un cercueil. Bien que l’eau à l'intérieur permet de comprendre l’utilité à masquer les sons gênants au personnage, sa présence trouble quant à son sommeil. Impossible d’envisager de dormir sur le côté sans se noyer. Je poursuis. A deux reprises, exactement à 23min24 et 49min10, Matt, se permet de juger une personne simplement en se basant sur la fréquence cardiaque grâce à sa capacité d’entendre en détail. L’expérience a prouvé par le passé que cette analyse n’était pas une science exacte et ne cautionne donc pas ce raccourci. Et il ne faut pas compter sur la discrétion du héro. A 27min, la scène de combat qui se produit, laisse sembler que Daredevil s’en prend aux injustices rendues seulement dans ses procès car il agit au procès qu’il a perdu. De plus, Matt se déplace avec une canne qui lui sert également d’arme en tant que Daredevil. Ce n’est pas très malin pour un héro qui cherche à masquer son identité. Identité qui sera évidemment découvert par l’inspecteur Ben Urich en tombant sur la canne qui était sur le lieu d’un crime. D’autant plus surprenant lorsqu’il l’avait déjà vu en possession de Matt. Et comment voulez vous que nous croyons à la romance entre Matt et Elektra s’ils se fréquentent déjà au deuxième rendez-vous, à 1h du film Mr Johnson ? Suffit-il d’un combat de rue pour évaluer le prétendant ? Nous ne sommes plus au temps des hommes de cavernes il me semble.


Mark Steven Johnson :
Jack Dawson arrive bien à séduire Rose dans les même délais dans Titanic. Les temps n’ont pas tant changé que cela.


Mr Attal :
Mais les lois de la physique restent les mêmes. Voyez vous, j’ai apporté avec moi une preuve infaillible qui illustre, à 1h44min18, les larmes de Daredevil par dessus son masque. Vous remarquerez que ceci n’est pas possible.


Mr Joigneaux :
La cour prend compte de cette pièce à conviction. Nous allons maintenant prendre quelques minutes de pause. Nous reprendrons à 14h30.


30 minutes plus tard...


Mr Joigneaux :
Mr Defaix, après ces accusations, qu’avez vous à défendre pour votre client ?


Mr Defaix :
Il ne faudrait pas oublier que notre héro est mis en avant à l’écran, à certains endroits sans parler forcément des scènes d’actions. Effectivement, à 3min, nous trouvons un plan iconique de Daredevil. Le héro est accroché à une croix en haut d’une église, qui symbolise l’attachement à la foi. Plus précisément à la promesse qu’il a faite avec son père, de ne jamais abandonner. Encore une fois à 1h04min40, l’ombre projetée par Daredevil est important. Elle impressionne et enrichie la volonté du jugement dans ses actions.


Mr Attal :
Ne me dite pas que sa signature à 33min est impressionnante ? Elle est grotesque. Tout le monde autour converge vers son emplacement déjà bien avant que les flammes fassent apparition pour le percevoir.


Mr Defaix :
Ce plan précis sert à développer la psychologie du personnage, de laisser sa marque après un acte. Et la composition de plan n’est pas une priorité à ce moment.


Mr Attal :
S’il ne s’agit pas d’en être une alors des erreurs peuvent se faire remarquer comme nous voyons à 14min15 lorsque Matt, jeune, descend à pleine vitesse soutenu par un câble. Le contraste permet de le révéler à l’image mais elle est aussi visible sur grand écran.


Mr Defaix :
Par soucis de sécurité, l’acteur doit être tenu. Le reste n’est l’affaire que de la post production. Ici le style y est. La présentation de chaque personnage est soignée. Voyez-vous, le tireur est présenté et signifié en quelques plans. A 50min, un jeu de fléchettes est présenté en gros plan. Des fléchettes touchent le centre après plusieurs lancées. Le travelling arrière laisse paraître le personnage en train de boire une pinte de bière tout en les lançant. Le personnage impose beaucoup de classe.


Mr Attal :
La classe n’a pas besoin d’autant de coup de vent. Il jette un pan de sa veste, qui lui sert de cape dans les airs à chaque fois qu'il s'en va ou apparaît à l'écran. Pas moins de 5 fois ! A 50min14, 1h20, 1h36min30, 1h40min40 et 1h43min30. Justement, je voudrais faire appel à l’acteur qui incarne le personnage du tireur, Colin Farrell.


Mr Joigneaux :
Colin Farrell est appelé à la barre.


Mr Attal :
Monsieur Farrell, pouvez-vous nous parler de votre personnage ?


Colin Farrell :
Hé bien, Bullseye ou le tireur, est un super-vilain qui lui est propre. Il prend plaisir à tuer ses ennemis et c’est tout ce qui compte pour lui. Son don de précision lui ai sacré et rien que de penser à rater une cible, le frustre. Il a un réel besoin de reconnaissance.


Mr Attal :
Son attitude ne vous paraît pas trop excessif ?


Colin Farrell :
Non, c’est un personnage qui a besoin de s’investir pleinement pour l’interprétation.


Mr Attal :
Pourtant Monsieur Farrell, votre personnage, à 52min, prend un élévateur et lève les bras certainement en se prenant pour Dieu et arrive même à faire baisser les yeux d’un chien de sécurité. A 1h37min30, en gravissant une échelle, il fait fuir un rat simplement en lui criant dessus. Le monde n’était sûrement pas prêt pour autant de classe.


Mr Joigneaux :
Attention à ne pas vous laisser aller maître Attal.


Mr Attal :
Pardon votre honneur. Ca sera tout.


Mr Defaix :
Monsieur Farrell, est-il vrai que votre personnage avait tué un patron de bar avec de simples aiguilles ?


Colin Farrell :
Oui c’est bien cela.


Mr Defaix :
Pourquoi ?


Colin Farrell :
Il m’avait insulté de petit salopard d’Irlandais.


Mr Defaix :
Ne rappelle-t-il pas la réaction de Marty dans Retour vers le futur lorsque Biff l’insulte de mauviette ? Le geste n’est-il pas justifié ? Il exprime volontairement les caprices d’un enfant et il tue comme s’il faisait un tour de magie. Le tireur est une vraie terreur en général mais dans le film il a une tenue qui n'a rien à voir avec celle de son homologue des comics. Dans cette version il est chauve avec une cible marquée sur le front, habillé avec un manteau noir. C’est un personnage attractif, qui par sa susceptibilité donne des situations comiques. Sa sale mani de toucher sa cicatrice, comme la manière de tuer une vieille dame dans l’avion à l’aide d’une cacahuète à 56min25, provoquent de l’attachement chez ce personnage. Il en va de même pour Elektra, même si cela ne plaide pas en faveur de mon client. Le simple fait de la voir à 1h35min20, s'entraîner sur du Evanescence ne fait que suivre ce second degré. Le caïd, nous savons qu’il s’agit du méchant car il a été élevé dans le Bronx, et tue ses deux gardes du corps sans raison apparent, à 46min.


Mr Attal :
Et Daredevil est le gentil car il dit qu’il n’est pas méchant. Le public n’est pas dupe à ces dialogues sans fond. Les plus frêles sont à propos de la vue. Ils sont lourds à force d’être répété. Voyez Matt, jeune, qui a perdu la vue récemment, est face à son père qui vient de succomber à ses blessures. Les mots qui lui viennent sont “Je ne te vois pas”. A 41 min, Elektra et Matt viennent de se rencontrer. Elektra : - “Vous le connaissez” (en parlant de son collègue Foggy). Matt : - “En vérité je ne l’ai jamais vu”. 58min15 Matt dans un procès: - “Certes la justice est aveugle mais elle sait se faire entendre.” 1h15min40, Elektra qui s’adresse à Matt : - “J’ai mis cette robe de soirée pour être belle à tes yeux.” 1h40min20 Elektra à Matt : - “Je te ferais signe”.


Le public qui assiste rit à ces dialogues.


Mr Joigneaux :
Calmez vous, ou je suspends l’audience.


Mr Defaix :
Le film propose quelques dialogues captivant. Matt, à 39min30, répète à Foggy la loi du Fight Club faisant référence au film. Le caïd cite un dicton juste au tireur : - “Qui pêche par orgueil court à sa perte.” à 1h23min10. Mais c’est surtout pour ses effets visuels que le film en met plein la vue. Certains plans aérien dans la ville, notamment à 21min, après quelques années, fonctionnent toujours. Surtout pour les cascades de toits en toits. On remarquera à 36min30, une utilisation d’un plan hybride où deux images superposées servent à montrer la proximité de Daredevil et son environnement grâce à ses capacités.


Mr Attal :
C'est courageux d'oser proposer un travail médiocre sur l’effet du sonar.


Mr Joigneaux :
Maître, la prochaine fois, je vous donne un avertissement pour outrage.


Mr Attal :
Je ne féliciterais pas les personnes des effets spéciaux visiblement en pleine découverte de "les CGI pour les nuls" lors de la post-prod.


Mr Joigneaux :
Je vous ai prévenu maître, si vous n’avez rien d’autre à ajouter, nous allons réfléchir et prononcer le jugement.


Mr Defaix :
Monsieur le juge, permettez moi d’ajouter que ces effets spéciaux du sonar à 1h13 ont une utilité importante et subtile. Ils ne sont que le reflet quotidien de la pollution olfactive qui tourne autour de nous. Lors de sa montée dans les escaliers, pour rejoindre Elektra, Matt fait face à des personnes qui utilisent du parfum et qui fument, brouillant ses sens. Matt surmonte cette épreuve à laquelle il avait échoué précédemment en laissant Elektra au dernier rendez-vous.


Mr Attal :
Si je n’ai pas convaincu certains d’entre vous. Voyez bien que l’abus d’effets visuels sur Elektra est flagrant à 40 min.


La couleur verte est tellement présente que le photographe Steve McCurry doit en être jaloux. Et pourtant on ne peut pas reprocher à Mark Steven Johnson de ne pas s'être approprié Daredevil, un réalisateur aussi aveugle que son héro. Il suit les pas des réalisateurs qui reprennent les bruits sonores préconçus. Les coups de bâton qui s’entendent comme des bruits de fouets et des “POOM” dramatiques, dispersés aléatoirement dans tout le film.


Mr Joigneaux :
Cessons immédiatement ce procès. Nous avons assez d’éléments pour délibérer. La cour va donner son verdict à 17h.


Une heure trente plus tard…


Mr Joigneaux :
Après les éléments contre et en faveur du client, de nombreuses discussions ont eu lieu. La cour a rendu son verdict, Daredevil est jugé : plaisir coupable. Mark Steven Johnson est libre.

Créée

le 28 avr. 2017

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Silvio Gaioni

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