Bien avant l'avènement du MCU et du DCU, les films de super-héros n'étaient pas devenu une sorte de généralité, un rendez-vous quotidien tous les 3 à 6 mois dans les salles obscures. Il fut même un temps où il n'y avait qu'une seule saga de Spiderman, une seule saga X-Men. Il fut un temps où oui, Marvel a pu se tromper et Daredevil est là pour le prouver. Ici, nous allons parler de la version longue d'un film qui a longtemps été considéré comme l'un des pires films de super-héros de l'histoire. Depuis, on a eu le droit a tout aussi pire (Suicide Squad on t'aime pas). Cette version longue nous propose donc près de 30 minutes d'images exclusives et tout la question est de savoir si le film gagne en qualité par l'ajout de celles-ci. Globalement, non le film reste relativement mauvais mais, il gagne tout de même en cohérence et en intérêt.


Daredevil pose un questionnement majeur sur le genre super-héroïque de manière générale: faut-il coller de près au comics ou, savoir prendre de la distance. Dans un sens, ce film est une superbe adaptation du diable de Hell's Kitchen, on retrouve tous les éléments qui font de ce personnage, une référence de l'écurie Marvel donc comment expliquer que le film se soit autant ramasser la gueule? A titre de comparaison, un film comme Iron Man est devenu une référence absolu pour le genre pourtant, les deux films racontent la même chose: la naissance d'une icone, d'un protecteur, d'un justicier. Mais, la grande différence entre les deux se trouve dans le fond. Daredevil existe que par lui-même et son final ne laisse pas présager de suite, surtout au vue des personnages qui ont trouvé la mort dans le film. Et tout cela colle avec le fond: Le film est trop expéditif et ne prend pas le temps de vraiment situer les personnages, tout arrive beaucoup trop vite. A l'inverse, Iron Man pose des enjeux, prend le temps de passer par des séquences qui, au final, n'apporte rien au film si ce n'est du background. Cela permet aux spectateurs de s'identifier au personnage et on connait la suite.


Daredevil ne joue pas suffisamment la carte de la patience avec un récit expédié aussi vite qu'un TGV (je m'améliore en métaphore inutile moi). Et pourtant, on parle ici de la version longue qui permet de mieux discerner les deux facette du personnages de Matthew, avocat le jour et diable la nuit. Mais, malgré toute une partie sur le travail d'avocat de Matthew, le personnage de Daredevil semble être un personnage inaccessible, auquel, nous, spectateur, ne parvenons pas à nous attacher. Finalement, son sort et le sort des personnages qui l'entoure nous apporte peu ou pas du tout. Il est là, le défaut principal de ce film. On peut reprocher à Ben Affleck de jouer comme un pied (ce qui est totalement vrai) mais, si de base, le film ne prend pas le temps de nous tendre la main pour nous amener avec lui, on reste trop en dehors et le film ne possède aucun impact sur le spectateur.


Cependant, il ne faut pas non plus cracher sur Daredevil dans le vent, le film n'est pas mauvais sur tous les points. Tout d'abord, l'ambiance est plutôt bien travaillée. Il faut rappeler que Daredevil est un personnage résolument sombre et de manière générale, violent et sanglant. Et sur ce point, le film est classifié Rated R (moins de 12 ans en France) donc, il y a des séquences particulièrement violente qui sont assez spectaculaire mais oubliable, c'est vrai. Les chorégraphies de combat, aériennes et lisibles, jouent aussi sur ce côté spectaculaire. Les costumes sont assez classe, surtout celui de Daredevil.


Daredevil, dans sa version longue, est un film nettement plus cohérent. Les enjeux sont plus clairs mais restent au second plan pour laisser au premier plan la performance oubliable d'un Ben Affleck très peu inspiré pour le coup. La bande originale est assez intéressante mais ne colle pas vraiment avec le thème du genre. Au final, Daredevil est soit beaucoup trop avance sur son temps soit la preuve qu'il y a bien des codes autour du genre des super-héros sont certains sont essentiels pour que le film tienne la route.

Bastien_Rae
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le 26 janv. 2020

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Bastien Rae

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