The human show

Après The Crow, Alex Proyas récidive dans le fantastique à l'univers littéralement sombre puisque plongé dans l'obscurité la plus totale...

Un individu se réveille au fond d'une baignoire. Il ne se souvient plus de rien mais un cadavre féminin peinturluré de spirales rouges croupit dans le salon : une prostituée. Il s'échappe, poursuivi par tout un tas de gens bizarres, à l'allure morbide, ainsi que par un inspecteur de police campé par le très convaincant William Hurt. Et très vite cet homme se rendra compte de sa faculté à agir sur le monde qui l'entoure. A créer, à déformer et même à déplacer les éléments : la syntonisation. Meurtrier et mutant à la fois ?

Au coeur de cette atmosphère inquiétante extrêmement bien rendue - grâce entre autres à une bande son immersive - subsiste pourtant quelque lumière, d'abord en la douce et belle chanteuse interprétée par Jennifer Connelly, mais également en Shell Beach, plage "Truman Showienne" dont personne ne se rappelle le chemin... Et pour cause. Ces hommes glabres et sombres poursuivant notre mutant semblent tout maîtriser, des souvenirs jusqu'au temps...

Pour ma part, j'ai trouvé l'évolution du scénario extrêmement claire et efficace, tous les nouveaux éléments permettant de mieux comprendre l'histoire tombant à brûle pourpoint... Le film m'a captivé du début à la fin et si la réalisation n'est pas toujours parfaite, malgré son visuel impressionnant, celle-ci s'avère relativement créative et originale.

Le souci d'après moi, c'est ce fighting final en mode "video game" où Alex Proyas veut trop en faire, ne faisant que friser avec le ridicule, voire plus... Et je n'ai pas non plus aimé la morale finale expliquant la supériorité des Hommes sur ces "êtres" de mémoire collective, bien trop convenue et naïve. Ceci dit, à part cet épilogue relativement inégal (d'autres scènes sont magnifiques), Dark City a tout du très bon film de science-fiction. Et même un certain mystère fascinant.