Sublime pot pourri

Tim Burton est un enchanteur. L'atmosphère gothico-cynico-romantique de ces films nous aura à maintes reprises émerveillé. Pour autant, une question demeure : une esthétique flamboyante suffit-elle à faire un bon film ? La réponse à mon sens s'impose comme une évidence : malheureusement non. En effet, en dépit de l'incroyable travail esthétique fourni par le réalisateur, l'intérêt pour ce film se flétrit au fur et à mesure de notre avancée dans l'oeuvre. La raison en est simple : il n'y a pas_ou en tant cas peu_ d'intrigue. L'incroyable cohérence esthétique se voit engloutie par une médiocrité scénaristique.
La première demi-heure du film présageait une sombre histoire de vengeance à la sauce Roméo et Juliette. Un jeune aristocrate entretient avec une roturière une relation passionnelle. Lorsqu'il tombe amoureux d'une femme de même rang que lui, sans état d'âme il largue immédiatement la pauvre servante. Cette dernière qui nourrit pour lui un amour inconditionnel décide de se venger. Elle lui jette un sort : désormais tous les proches de son bien-aimé mourront. La malédiction produit bien vite ses effets. Sa famille et la femme qu'il aime meurent. Lui-même devient un vampire. Cependant, tous nos espoirs d'un drame déchirant sont malheureusement bientôt détruits à néant.