Je l'ai vu peu de temps après sa sortie en DVD, il m'avait laissé un goût d'inachevé, comme si Burton avait tiré ses plus grosses ficelles et laissé le reste un peu de côté. Je sais pas pourquoi, mais après l'avoir revu, mon impression a changé. Pas de beaucoup mais quand même.

Même si Burton utilise des grosses ficelles pour faire passer des trucs pretty obvious (genre la psychiatre qui s'injecte le sang de Barnabas, voilà quoi), son esthétique et sa façon de tourner font passer à peu près tout (bon, j'admets, je suis un fan de Tim Burton, un truc que je tiens de ma mère). Je crois que c'est surtout ça qui me fascine chez Burton. Sa façon de créer une esthétique morbide et un fond, ici, sur une forme divertissante (contrairement à d'autres films qui n'étaient pas aussi divertissants, je pense notamment à Edward aux Mains d'Argent), donne toute sa profondeur au film.

Le mélange des genres donne aussi à voir. Un nanti du XVIIIe siècle transformé en vampire et qui se retrouve catapulté en 1972 et qui doit se faire à la vie du XXe siècle. Ça c'est du pitch. Cela dit, ce genre d'idée aurait pu venir à n'importe quel cinéaste. Après, faut pouvoir le réaliser. Et Burton s'en donne carrément les moyens. Un casting old school des familles, avec des acteurs qui sont bien dedans le film, une guest-star. Mais quelle guest les gars putain quelle guest. Alice Cooper himself. "The ugliest woman I've ever seen". Rien que ça, hein. J'veux dire, se payer la tête du mec qui se pend sur scène (et qui se provoquait donc des érections sur scène), faut avoir les burnes hein.

Cependant, derrière ce côté comique, il y a toute la noirceur qui fait qu'un film de Tim Burton est un film de Tim Burton. Ici, on a le droit à la trahison, la passion et la solitude (comme d'habitude, vous me direz). Le mélange des thèmes donne un truc assez corrosif, et, bien que l'on voit dès le départ où tout cela va nous mener (ne venez pas me dire que la fin est pas évidente, je vous croirai pas), on se laisse mener assez facilement dans l'univers de Burton.

Mention spéciale à Chloë Grace Moretz qui est assez géniale dans son rôle d'adolechiante des années hippies.
lcs_hbr
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Je me suis bidonské

Créée

le 19 oct. 2014

Critique lue 173 fois

Lucas Hueber

Écrit par

Critique lue 173 fois

D'autres avis sur Dark Shadows

Dark Shadows
HugoShapiro
3

Vodka Shadows

Je suis un peu malhonnête voyez vous. J'ai mis 3 a Dark Shadows sans grande conviction. Même sans aucune. Car sincèrement, je ne saurai juger 2h de film ou je n'ai passé mon temps qu'à répéter...

le 9 mai 2012

110 j'aime

22

Dark Shadows
Amethyste
6

Ode à un sombre prince et à son merveilleux univers hanté. [Opus 5]

Monsieur Burton, c'est avec beaucoup d'espoir mais aussi avec beaucoup d'appréhension que je suis allée voir votre dernière création. L'espoir d'un certain retour aux sources, la création d'un...

le 14 mai 2012

83 j'aime

24

Dark Shadows
Jackal
7

Tim Burton's 70's Show

XVIIIème siècle. Barnabas Collins est à la tête de sa famille de riches poissonniers venus d'Angleterre (fondateurs de la ville de Collinsport), il est admiré de tous et la dirige pour le mieux...

le 9 mai 2012

67 j'aime

14

Du même critique

#Horror
lcs_hbr
1

BEING TWELVE SUCKS

Je pense que le titre se suffit à lui-même. Oui, c'est une horreur. Point barre. Y'a pas à chercher midi à 14h, quand on voit le titre du film, c'est clair, net et précis. Et la jaquette aussi...

le 30 août 2016

17 j'aime

L'Orange mécanique
lcs_hbr
9

Ce livre ne parle pas de fruit.

Voyez, O mes frères, comment Votre Humble Narrateur, un tchelloveck comme un autre se retrouve face à la dure réalité de la jiznée des adultes. Alex de Large, 14 ans, maltchickicaïd anglais...

le 8 mars 2013

15 j'aime

10

The Lords of Salem
lcs_hbr
8

Le diable est un nain.

Je suis friand de films d'horreur. Paradoxalement, je n'aime pas avoir peur. Mais ça, c'est personnel et je devrais penser à aller consulter. Je n'ai pas vu beaucoup de films de Rob Zombie (le...

le 2 mai 2013

12 j'aime

3