Un vrai film suisse : neutre
Commençons par une simple question : “Qui à notre époque ne connait pas Alexandre Astier en France ?” En effet l’acteur, réalisateur, auteur et compositeur (au moins un qui ne s’ennuie pas !) s’est rendu célèbre grâce à l’humour, mais dans David et Madame Hansen il s’attaque à un tout autre registre que celui de Kaamelott et s’engage dans le cinéma dramatique, je dis bien “s’engage” car sur ce film il utilise ses quatre professions.
Sorti le 29 août 2012, ce drame français tourné en Suisse nous met donc face à Alexandre Astier, mais aussi de Julie-Anne Roth, et surtout Isabelle Adjani, à se demander si tout le budget casting ne lui était pas dédié car j’ai eu la joie de découvrir d’illustres inconnus du grand écran et visiblement de wikipédia aussi. Mais avec un budget de 7 millions d’euros cela m’aurait étonné qu’Omar Sy ou Jean Dujardin soient engagés en plus d’Adjani.
L’histoire prend place en Suisse dans une clinique du canton de Vaud où un nouvel infirmier se voit confier une patiente très riche certes, mais atteinte d’une amnésie grave. Et d’une sortie en ville découle une tension entre les deux protagonistes, mais paradoxalement une complicité voit aussi le jour. De facto, David, le petit infirmier, fera tout pour que notre malade antipathique retrouve la mémoire.
Scénaristiquement ce film se défend très bien. Avec un scénario signé Alexandre Astier (Mon dieu ! Il est vraiment partout !) les lignes directrices sont très bien mises en valeur. Il se veut plat par moments, les rebondissements semblant même parfois survenir au moment où l’on voit le dernier rang de la salle du cinéma bailler. Mais l’histoire est en somme bien ficelée et les incohérences ne se remarquent pas vraiment. Un regret ? Une fin aussi prévisible que la sortie d’un prochain Pirates des Caraïbes, mais ça c’est à vous de voir, c’est une critique pas un résumé !
Le dernier point, et non des moindres, est le jeu d’acteur. C’est içi que je reste sur ma faim. On y voit un grand Alexandre Astier (David) qui sied parfaitement à ce type de rôle (l’infirmier au grand coeur prêt à tout pour sa patiente), ce qui m’a agréablement surpris. Mais il y a à côté une Isabelle Adjani (Madame Hansen) qui m’a habitué à d’autres performances comme dans Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran (2003) et La Journée de la Jupe (2009). Mais là, ce n’est pas à ce genre de prestation auquel nous avons le droit, à la limite du surjoué par moment. Un peu de gâchis donc qui donne par moment un aspect “MTV” à certaines scènes. Sinon le jeux des rôles secondaires sont corrects voir très bons à l’image de Julie-Anne Roth (la compagne de David).
Ce film est donc, à mes yeux, un drame français correct, qui ne rentrera pas dans les annales mais qui a le mérite d’être vu. Il est a apprécier pour la beauté de son histoire et pour la plume d’Alexandre Astier, qui a réussi à rendre une copie très interessante pour un film à moyen budget. Je ne vous dirai pas de courir prendre le DVD, mais si vous avez l’occasion de le voir, regardez le.