J'ai eu du mal, au début, à déterminer quelle note mettre à ce film, et mon dilemme pourrait se résumer ainsi : entre l'idée géniale et la réalisation décevante, que choisir ? J'ai finalement coupé la poire en deux.

Daybreakers, c'est l'exemple typique de la bonne idée sans mise en oeuvre à la hauteur.

Voyez plutôt : on démarre en 2019 dans une société dominée par les vampires suite à une épidémie (ok, rien de bien révolutionnaire là-dedans, mais lisez la suite). Partant de là, le film nous montre tous les changements inhérents à cette transformation de la société, avec les nouveaux impératifs sociaux et économiques que cela implique : tout d'abord, les contraintes de la vie nocturne, mais surtout, toute une nouvelle économie basée sur le sang humain et le problème posé par la raréfaction des vrais humains (vous aurez même droit à d'affreux vampires SDF rendus difformes par le manque de sang). Entre une société nocturne, un capitalisme du sang et la marchandisation de l'homme, il y avait franchement de quoi s'éclater.

J'étais donc confiant au début du film, et même plus que confiant, enthousiaste, et ce d'autant plus que ma dernière expérience en matière de film vampirique était alors l'abominable Twilight (non non, rassurez-vous, je n'ai pas perdu d'argent pour ça). Enfin, me disais-je, un nouveau film de vampires qui a l'air d'en valoir la peine. "Allons-y !", m'exclamais-je d'un ton enjoué comme le docteur Who. Hélas, le soufflet est assez vite retombé : les idées amorcées n'ont finalement pas été développées au point où je l'espérais, et surtout l'intrigue s'est révélée assez faiblarde et convenue, transformant mon enthousiasme du départ en un certain ennui, puis une déception par rapport aux attentes suscitées.

C'est d'autant plus dommage que, même sur le plan visuel, il y avait quelques scènes d'un esthétisme plaisant (pour moi en tout cas) qui aurait pu être mieux exploité tout le long du film.

Au final, j'attends toujours la découverte d'un nouveau film de vampire qui pourrait vraiment me plaire (le dernier en la matière ayant été l'excellent Entretien avec un Vampire). Mais celui-ci n'est pas passé loin, il avait tout pour réussir.
Ombre
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le 9 nov. 2010

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Ombre

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