Buddy movie à la sauce critique sociale, mais le tout mâtiné d'un jeu de renversements des codes et des clichés : voilà comment la bande-annonce m’avait présenté cet "Autre côté du périph". Autant vous dire que j'avais été séduit par le concept si bien que je suis allé au cinéma voir ce film avec un certain engouement. Manque de pot, même s'il n’y avait pas erreur sur les intentions, le niveau de travail et de maîtrise n'est quant à lui clairement pas à la hauteur. Certes, il n'y aura pas grand-chose à dire sur Omar Sy et Laurent Laffite, par contre on pourrait faire une longue listes des choix très discutables de David Charhon. Tout d'abord, la première chose qui choque, ce sont les choix désastreux qui ont été faits pour ce qui est du parti pris visuel et sonore. Charhon a voulu singer le cinéma d'action mais en n’en maîtrisant que partiellement les codes, ce qui passe d'autant plus mal qu'il a mis à son service le désastreux Ludovic Bource pour la bande-originale. La combinaison des deux donne un résultat qui fait penser à un vieux film policier français mal gaulé des années 80. Bref, ça commence très mal... Malheureusement, le reste du film ne rachète rien. Aux lacunes formelles viennent clairement s'ajouter des faiblesses au niveau de l'écriture. L’intrigue de fond accumule les poncifs tandis que les situations comiques d'opposition de genres entre Laffite et Sy ne sont pas creusées. Résultat : tout tombe à plat en permanence ; tout manque de relief. Dommage, car à bien y repenser, ce film disposaient clairement de quelques répliques sympas ou bien encore de quelques situations et personnages pertinents et cocasses, sachant bien mettre le doigt sur la réalité sociale du moment. On avait donc là une base fort intéressante pour avoir au final une comédie punchy et bien drôle mais au final, faute de talent à la réalisation, ce « côté du périph » retombe vraiment comme un soufflet... Dommage, vraiment dommage... Mais donc du coup dispensable aussi, vraiment dispensable...